T’as pas un euro steuplai?

Je suis un aimant à mendiants. Je n’ai aucune explication. Je dois dégager des ondes. Même dans un monde virtuel comme celui de « world of warcraft », j’avais toujours un boulet qui me chuchotait « t’as une pièce d’or stp? »

Dans la réalité, je vis la même chose et cette expérience accumulée depuis tant d’années m’a permis de déterminer ce qu’il fallait faire ou ne pas faire devant un mendiant.

Erreur 1 : j’ai commis une une nouvelle fois cette erreur il y a quelques jours. Une femme s’approche, soliloquant nerveusement puis m’adresse la parole : « géénnn cusez moi deugnnneééé heu »
– comment ?
-Excusez moi de vous déranger…je veux pas faire la pute, mon mari me frappe et j’ai le diabète (elle secoue son sac de médocs sous mon nez), vous n’avez pas un euro steuplai ?
– heu non merci

vous avez remarqué la bourde ? je lui refuse l’aumône, et en plus je lui dis merci. Elle m’a dévisagé quelques minutes avant de s’éloigner.

Erreur 2 : Jeune punkette : « salut tu as un euro s’il te plait ? »
– ha non désolé..
– arrête ton char, pas la peine de me dire que t’es désolé alors que t’en as rien à foutre !!
– qui vous autorise à me tutoyer ?

Erreur 3 : Un jeune sauvageon s’approche : « salut tu as un euro steuplai ? »
– ha non..pas d’argent sur moi – je bouge les mains, des pièces de monnaie tintent dans ma poche de jean…
– t’es qu’un boloss !

Conclusion : si vous souhaitez refuser de donner de l’argent à un mendiant (je parle des lourds donc c’est le métier), inutile de culpabiliser, un simple refus suffit.

ps : j’anticipe les trolls. ce petit texte n’incite pas à ne pas donner de pognon à ceux qui sont dans le besoin. Il pointe uniquement mes maladresses.

J’ai graissé

En septembre 2010, après une année de sport, j’avais décidé de faire une pause. L’envie de glandouiller au lieu de m’échiner sur des instruments de torture était ma principale motivation, mais quand on m’interrogeait sur cette arrêt d’activité sportive, je répondais d’un ton provocateur « je veux grossir »

 

Juillet 2011. Petit barbecue avec oncles et tantes. Tonton Daniel s’approche de moi, m’observe, puis tout en me tapotant sur l’épaule, me balance « ben dis donc tu as graissé toi ! ». Merdouille, ce qui était une boutade en 2010 est devenu une réalité.
Plusieurs indices auraient pu m’alerter mais je me mentais à moi même : pantalon trop serré, t-shirts soudainement devenus hyper moulants (mais dans le genre pas sexy avec bourrelets apparents).
Deux choix sont possibles : Je continue sur cette voie pour ressembler à Orson Wells ou Marlon Brando période fin de carrière ou je bouge mon corps et je ne me gave plus comme une oie. La décision n’est pas si facile à prendre. La prise de poids peut me donner une stature à la Don Corleone. Si ma silhouette devient imposante, bobig junior n’osera peut être plus me plonger son index sur mon petit ventre proéminent avec un sourire moqueur. Les plus perspicaces me diront que si son doigt rencontre des abdos en acier trempé, le fiston peut changer d’attitude. Bon, je réfléchis à tout ça. En attendant, je vais aller me chercher 200 grammes de chouquettes.

Messe basse 2.0

Chaque jour, nous nous adaptons à de nouveaux progrès technologiques qui apportent bien souvent un confort de vie. Exemple avec les SMS. La scène se déroule ce week end dans le restaurant « la pendule » aux Sables d’Olonne. Je dégustais une galette complète accompagnée d’une bolet de cidre quand j’ai remarqué miss Bobig me fixant du regard. Elle essaie d’attirer mon attention avec des mimiques incompréhensibles. Sans doute lassée par ma lenteur d’esprit, je l’ai vu saisir son téléphone portable. Mon mobile a vibré dans les secondes qui suivent. J’ai enfin compris le message que ma fille essayait de faire passer discrètement.

On n’arrête pas le progrès !

Bloguer avec l’iPhone

Parti observer les mouettes au bord de la mer, je décide de vivre une expérience extrême : poster un article via mon iPhone.

Ce n’est pas vraiment concluant. Mes doigts tremblotants et ma vue baissant avec l’âge n’ont pas facilité la chose. L’interface de l’application wordpress n’est pas super ergonomique. J’ai finalement écourté l’expérience. Je posterai a nouveau lundi soir a mon retour.

Free Amina Arraf

Il y a deux jours,  j’expliquais l’importance de la liberté d’expression sur internet, quand j’ai appris l’enlèvement par trois hommes armés de la blogueuse « a Gay girl ind Damascus », Amina Arraf, militante de la cause homosexuelle. Depuis, ses proches sont sans nouvelle.

Homosexuelle et contestant  le régime Syrien Baas de Bachar al-Assad, on peut à peine mesurer le courage de cette militante. Pour mémoire, je rappelle que la France avait invité le dictateur Syrien au défilé du 14 Juillet (j’ai un peu honte pas vous ?)

A faire suivre , le lien du groupe facebook ainsi que les news via Twitter avec le hashtag #FreeAmina.

 

Mise à jour du 13 juin : depuis que mes enfants ont la possibilité de surfer sur le réseau, je me tue à les prévenir qu’ul faut se méfier des informations qui transitent via internet. Trier les informations, ne vous précipitez pas comme des crétins..et moi, donneur de leçons, je tombe dans le panneau avec cette « fausse blogueuse syrienne ».  Je pourrai supprimer l’article et faire comme si de rien n’était. je ne le ferai pas. ce canular me sert de leçon.

Je suis un enfant d’Actuel

Mercredi dernier, Vincennes, dans les rayons de la librairie « Mille Pages », je découvre le bouquin « Actuel – les belles histoires ». En tournant les pages, j’ai réalisé rapidement l’influence de ce magazine sur ma petite personne.

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1979. A l’age où les enfants dévorait Spirou ou Pilote, je plongeais dans l’univers d’Actuel. J’avais 11 ans, avec le recul, cette découverte était un peu prématurée (un petit coucou à mon père qui m’a laissé cette lecture à portée de main). Je repense à l’article sur la mouche à yeux rouges dévoreuse d’hommes. La page était titré « la mouche sanglante » avec en illustration le visage dévoré d’un homme. De jolis souvenirs de cauchemars.

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Un fois assumé ces news un peu trash, en lisant « Actuel », j’ai vite réalisé que la culture ne tournait pas autour de Danièle Gilbert, les jours heureux ou Dimanche martin. Une grand porte sur le monde s’est ouverte…Afrique, Amazonie, États Unis…j’en ai pris plein les mirettes. Musicalement mes oreilles se sont décrassées…Découverte du funk, du Ska, du Punk , rap..Une image reste gravée sur mon petit cerveau. La couverture du numéro deux avec Nina Hagen.

Bizos-Hagen

A 11 ans, voir l’attitude excessive de Nina Hagen est une expérience troublante. La découverte de la culture underground en marge de la société est une étape pour moi. A partir de cette date, j’étais à l’affût de toutes les nouveautés technologiques, ludiques ou musicales. Donjons & dragons, le minitel, les drogues hallucinogènes, les multiples facettes de la sexualité…j’ai tout dévoré . Artistiquement, j’ai suivi les basquiat, keith haring, les graffeurs, Cheri Samba…tout ce gloubi boulga d’images était passionnant à décrypter et me donnait l’envie de créer, d’être un artiste.

« Actuel » était espace ouvert où tout me semblait extraordinaire. Bien sûr, il y a eu des dérapages et des excès, mais grâce à ce magazine j’ai aiguisé ma curiosité comme une pierre précieuse et je l’applique maintenant avec internet. Je trie le flux d’informations et je suis toujours aussi curieux, comme je sélectionnais les articles du magazine. Je ne suis pas un enfant de la télé mais je suis un enfant d’Actuel.

Hypocondrie

Aujourd’hui, j’ai frôlé l’hypocondrie à cause de mes collègues. Je m’explique. Depuis ce matin, douleur lancinante le long de ma jambe droite. je regarde la gambette, des petites veines zébraient mon tibia. pas joli mais je ne m’inquiète pas. J’aborde le sujet avec une collègue :

– Fais chier j’ai mal à la jambe..
– montre…ha vi c’est pas joli. ça chauffe quand tu touches ta jambe ?
– heu je ne sais pas , oui un peu..
– halalaaaaaa fais gaffe c’est peut être grave. tu peux avoir une phlébite..

D’habitude avec un mot pareil, je sors une vanne foireuse niveau Jean Marie Bigard mais là j’ai fait une petite mine déconfite, m’imaginant avec une jambe en moins.

Je téléphone à madame Bobig qui prend aussitôt rendez vous avec le médecin. L’aprés midi se déroule tranquillement. je conjure mon angoisse en trainant la patte dans les couloirs. Je plaisante sur une possible maladie incurable. ça me fait du bien. coup de téléphone de madame Bobig.

– Allo bon je viens d’avoir des nouvelles de Sophie. ca ne va pas bien du tout. on lui retire des morceaux d’intestin. cette putain de maladie la ronge. c’est vraiment galère. allo ? t’es encore là ? je ne t’entends plus.

Je n’écoute plus. Je suis transparent. Egoistement, je ne pense pas à Sophie mais à ma jambe que les médecins vont me retirer…

– ha merde je n’aurai pas du te dire ça avant ta visite du docteur…
– non ça va…ne t’inquiète pas.

Je rentre à la maison, je croise miss bobig.

– tu ne t’inquiètes pas. je vais chez le médecin ce soir…
– pourquoi ?
– j’ai un peu mal à la jambe…
– tu vas mourir ?

j’esquisse un sourire mais je pars chez le docteur avec une petite boule au ventre. Je vous épargne les détails de ma visite. mais le docteur s’est bien foutu de ma gueule. Mon manque de sport l’a beaucoup amusé. Il n’a détecté aucun soucis circulatoire ou autre. juste une petite sciatique de rien du tout. des anti-inflammatoires et on en parle plus.

Un conseil : quand vous avez un pet de travers, ne jamais interroger vos proches ou votre famille.

Le 8 rue saint bon

Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas mis les pieds dans une galerie. Aller sur Paris après le travail n’était pas ma priorité. L’objectif était plutôt de me précipiter vers la sortie de l’école pour récupérer les mouflets. Le temps est passé. Mes gamins s’assument de plus en plus, cela me laisse le temps de bouger mon corps vers la capitale.

Je n’ai pas hésité une seconde pour aller à ce vernissage :

Le 8 rue Saint-Bon et les presses du réel
sont heureux de vous inviter au vernissage de l’exposition

P. Nicolas Ledoux
Multiples
Accompagnée d’œuvres de la collection
Ghislain-Mollet Viéville

Vernissage le 29 avril, à partir de 18h
8 rue Saint-Bon, 75004 Paris
Exposition du 29 avril au 14 mai

Ghislain est une des rares personnes du « milieu officiel » qui possède une de mes artisteries dans son appartement. Je voyais ma démarche comme un hommage.

La galerie se situe au bout d’une petite rue, non loin du centre Pompidou. Toujours ponctuel, je suis arrivé à 18 heures piles. Ghislain était là accompagné de P. Nicolas Ledoux. Présentations :

– tu connais Bobig ?
– Pas du tout
– Ha alors j’ai connu bobig en 1999, c’est un artiste atypique…etc…

J’ai un petit sourire gêné. Un artiste contemporain du dimanche est toujours un peu décalé par rapport aux institutions ou aux galeries. Cela se confirme.

La petite salle se remplit peu à peu. je raconte mes faits d’armes à quelques personnes. Pendant quelques instants, je m’isole en feuilletant le livre de P. Nicolas Ledoux. Petite satisfaction de mon ego, je suis cité. Pas un grand article, mais mon nom est imprimé sur le papier. un petit sourire s’affiche sur mon visage encore intimidé. Une femme s’approche de moi. Le regard curieux :

– Vous êtes artiste ?
– heu je ne sais pas

Regard étonné, elle passe vite son chemin. Ma technique pour lancer un dialogue a complétement foiré. J’aperçois Alexandre Gurita dont j’ai croisé le chemin il y a une dizaine d’années. Il me présente à son épouse :

– Tu connais Bobig ?
– Non pas du tout…

Je réalise que seul un petit cercle de personnes connait mes artisteries. Cette situation ne me déplait pas. cela reflète bien ma démarche artistique. Mélange de modestie et de mégalomanie contrôlée.
Deux points positifs à cette soirée, j’ai revu avec plaisir Antoine Moreau et on a programmé une bonne bouffe en Juin. J’ai un nouveau bouquin dédicacé de Ghislain Mollet Viéville. Il m’a recollé ma phrase « l’art c’est n’importe et c’est tant mieux » (voir l’autre livre). Mais le plaisir d’avoir ses traces fluos balaie ce petit manque d’inspiration.

En bonus – La petite vidéo d’Antoine Moreau :

Bouquineries

Bon sang. Grosse crise de boulimie de bouquins.Envie de lire tout.  Au lieu d’écrire une critique, je vais faire la liste de livres prêts à être dévorer.

  • « Ta mère la pute de Gilles rochier : BD qui se situe dans les années 70. Terrain vague. Cité. Sans doute mon expérience personnelel qui m’a poussé à acheter ce livre.
  • « Warhol » d’Arthur C. Danto. j’avais bien apprécié « Après la fin de l’art » (quel beau titre).  je salive d’avance avec ce livre sur Andy. un extrait.
  • « mais comment taire mes commentaires » de François Morellet.  Un livre qui rassemble une série de textes datés de 1949 à 2010. Honte sur moi. Je connaissais son travail assez superficiellement.  il a fallu que je lise son entretien dans  « le monde » pour découvrir un artiste essentiel. mieux vaut tard que jamais.
  • « Processing le code informatique comme outil de création » de Jean Noël Lafargue. Je connais l’auteur via le réseau et son blog. J’espère un jour faire une petite bouffe IRL.  J’espère que son livre sera à l’origine de petites artisteries de qualité.
  • « Fables » de Bill Willingham. j’ai entendu beaucoup de bien sur cette Bd depuis plusieurs mois. Je me lance dans sa lecture ce week end dans mon hamac.

Voilà c’est à peu près tout ce que j’ai sur ma table de chevet. ça fait beaucoup de lectures en perspective. Vous comprendrez le petit ralentissement sur mes différents blogs.