Inside la nouvelle Star

Je suis un excessif, j’aime aller au bout de mes limites. Tester la résistance de mon corps et de mon esprit dans des milieux agressifs. Un exemple : il y a quelques années, je n’ai pas hésité un instant à assister à un concert de Sylvie Vartan au palais des sports. Pourtant, malgré cette expérience, rien ne m’avait préparé à l’ épreuve ultime : Assister au direct de « la nouvelle star » !!

Mon histoire commence le 11 mai 2010. Dehors il pleuvait, alors qu’une sale morosité régnait dans la maison, Miss Bobig m’a interpellé : « tu fais toujours des trucs avec ton fils mais rien avec moi !! ce n’est pas juste ». A cet instant précis, j’ai eu un flash. le genre d’idée qu’on regrette dans les trente secondes qui suivent :

Poupoune !! et si on assistait à la nouvelle star ?

Connexion sur un moteur de recherche, je découvre avec un petit sourire filou, qu’il faut participer à un tirage au sort pour assister à cette émission. Rarement heureux en jeu, je me suis inscrit, persuadé que j’allais perdre.
Les jours s’écoulent mollement comme des gouttes d’eau sur les fenêtres de notre maison (c’est beau, on dirait du obispo). le 15 mai, je consulte ma messagerie. Ouf j’ai la réponse, je vais annoncer l’échec à ma fille. quand soudain, un cri de bête retentit dans l’appartement « Wahaaaaaaa papou j’ai gagné à la nouvelle star !! ».
Le monde s’écroule autour de moi. La petite rusée, connaissant mon infortune avec le hasard, avait lancé l’inscription de son côté. Doué pour la comédie, je feins le bonheur. Miss Bobig a donc observé la joie immense de son père d’assister à un jeu de merde sur M6.

19 mai. J’ai passé l’après midi avec ma fille à la conception d’une jolie banderole en hommage à une candidate. Après avoir convaincu madame Bobig de m’accompagner dans cette galère, nous voici parti direction le Pavillon Baltard…17H30, il y a déjà une petite file de personnes qui attendent. Je suis rassuré. Nous aurons des places assises les doigts dans le nez, je rassure madame Bobig qui a fait pété des chaussures talons haut pour l’occasion.
Derrière nous, un groupe de jeunes d’une vingtaine d’années. Pour résumer méchamment, dans le lot de physiques ingrats, deux filles se démarquent par leurs tenues légères et leurs jolies minois. Ce groupe a une importance dans la suite de l’histoire…

18H30, Une heure debout, le visage de madame Bobig se durcit. les magnifiques chaussures ne facilitent pas l’attente. Nous avançons petit à petit , quand un membre de la sécurité hurle à la cantonade « il n’y a plus de places assises ! ». Madame Bobig me jette un regard à la Clint eastwood, je tente un vague rictus pour la détendre. Les choses se dégradent. J’ai envie d’annoncer à Poupoune que l’on renonce au spectacle mais l’esprit de sacrifice reprend le dessus…nous y assisterons debout !!

19H15. Après vérification de la banderole, nous rentrons dans les fosses qui jouxtent la scène de Baltard avec le petit groupe entraperçu plus haut. Les places assises sont toutes prises, sauf derrière le jury. Madame Bobig tente le contact avec la responsable de la salle, un jolie blonde au visage fermé. « Bonjour, y a t-il une possibilité pour des places assises pour ma fille ? »

– Non désolé madame. Tout est réservé…si vous voulez partir vous pouvez….

Madame bobig se retourne en ébullition. Je courbe l’échine, feignant d’observer mes chaussures. les deux mignonnes s’approchent de la responsable…

– oui bien sûr vous pouvez prendre les places juste derrière le jury….

Bon sang mais c’est bien sûr. Il y a un filtrage pour s’asseoir derrière Lio et les autres…deux critères : Belle gueule et beaux seins. Les copines moches s’approchent pour espérer les mêmes places. Un grand black membre de la sécurité casse immédiatement leurs espoirs :

« Non, pour vous c’est non…vos copines ont un physique, vous ce n’est pas possible ». Il balance ça, sourire aux lèvres, ton humoristique…je reste bouche bée. Les laids ne se défendent pas et se retournent pour me tenir compagnie dans la fosse. « quelle délicatesse » soupire une des recalées.

Remarque de madame Bobig : « Black et petite , je n’ai aucune chance d’être derrière Dédé ». C’est vrai que la couleur dominante est le blanc. A part Marco Prince, le gradin, derrière le jury, est pure white.

– ci dessus l’image des deux filles (en rose et bleu) qui ont abandonné leurs copines pour montrer leurs seins derrière André manoukian.

20h00. J’observe la salle et je constate un public peu nombreux. Cet effet de foule est dû à la concentration de personnes sur les gradins. Idem, pour la fosse, on n’est pas serré. Un rondouillard aux yeux bleus apparaît sur scène : « Bonssooooarrrrrr baltard !! ». C’est le chauffeur de salle. Ce type qui a échoué à sa première année d’humour est là pour mettre l’ambiance. Au final, ce gaillard est un grand générateur de stress qui annonce les interdits sur un ton badin (cela semble une habitude sur ce tournage). Pas de bisous, pas de discussion, ne pas se lever derrière le jury, toujours avoir la patate, ne pas tirer la tronche. Sur ce dernier point, il repère une victime dans la salle. Un homme d’une trentaine d’années à la mine triste : « vous n’êtes pas content d’être là ? hein ? si !! wouaih c’est super !! ».
Par moment, il a des petits trémolos dans la voix  » ouiii cette émission repose sur vos épaules !! on a besoin de vous !! »
L’espace d’une seconde, je le prends au sérieux. Puis mon esprit critique intervient rapidement pour me réveiller. Nous ne sommes que des pixels qui donnent une sensation de foule en furie. Du bétail au service de la mise en scène.

20H40. Miss Bobig est au premier rang pour voir le spectacle. Ma mission : observer, protéger, intervenir tout en regardant l’émission. La présentatrice est un joli brin de fille malgré une stature que je nomme finement « balai dans le cul ». Cinq, quatre, trois, deux, un…l’émission commence…

Les artistes se succèdent. Première constatation. Le pavillon Baltard n’est pas conçu pour les concerts. le son est pourri, on n’entend pas bien les candidats. Deuxième constatation, deux mondes se côtoient sans se rencontrer : le public et la scène. le jury composé de Philippe Manœuvre, André Manoukian, Lio et marco Prince, semble dans une petite bulle hermétique. isolé avec leurs oreillettes pour apprécier un meilleur son.

J’observe plus attentivement Philippe Manœuvre. Bon sang Philippe ! qu’est ce qui nous arrivent ? je te regardais à la télé aux enfants du rock avec le cultissime « sex machine » et nous voilà, toi à la nouvelle star, et moi dans la fosse…merde quel parcours merdique. Ce coup de blues disparait vite en observant miss Bobig qui vit le spectacle bien loin du cynisme de son papa. Elle s’éclate.

Première coupure pub. Mister humour (le chauffeur de salle) intervient  » OUIiiiaaaais super , belle première partie…bon le metteur en scène a constaté une chose..vous là..oui.. il ne faut pas discuter ok ? wouaiiihh c’est super ». De nouvelles consignes pour motiver les troupes. Reprise de l’émission.

J’ai plusieurs heures dans les pattes. Je serre les dents. le jury fait son boulot mollement. Chacun remplit son rôle pour donner un semblant de spectacle avec bons mots et petites vacheries. ça rigole mais ça ne pète pas plus haut que l’humour des grosses têtes. Une seule chose me fascine. Les équipes techniques qui courent autour de la scène : Cameramen et techniciens s’activent comme des petits fourmis pour que le spectacle ne s’écroule pas comme un château de cartes. tout repose sur eux. Chapeau bas.

Deuxième ou troisième coupure pub. Il fait chaud, il fait soif et j’ai envie de tuer Mister Humour. Je saute sur scène et je tranche la gorge de ce malotru qui nous fait sans cesse des reproches. Tiens prends ça !! tu la sens ma haine !! « OUUUUaiiiiiii !!  » la voix du chauffeur de salle me fait sursauter. Je somnolais. c’était un joli rêve, je suis de retour dans le cauchemar.

23h00, je tiens à peine debout. les chansons se succèdent comme les plats d’un interminable repas. Je suis nauséeux quand apparaît la guest star pour la chanson finale : Amel Bent. Vêtue d’un petit haut sympa avec un pantalon hyper serré. Ce futal fait peur. à la moindre flatulence, il peut exploser. Comment le corps humain peut il résister à une telle pression? bravo Amel !

23H30. J’ai l’impression de louper des centaines d’autres anecdotes. Le malaise d’une jeune fille à cause de la chaleur, le lourdingue qui se place à chaque fois sur le chemin des caméras…etc…je garde ça dans une petite partie de mon cerveau, je les balancerai lors de soirées familiales ou autres. C’est la fin de l’émission. Je saisis ma fille par les cheveux, j’embarque madame Bobig…Go go go ! il est temps de rentrer et de pleurer sur mon oreiller.

Bonus :

Un petit jeu. Sauras tu retrouver Bobig et sa fille sur cette image ? (Cliquez pour agrandir l’image)

La réponse : Cliquez sur le lien. La flèche rouge désigne Miss Bobig, la blanche Bobig himself.

Je suis pour la burqa

Oui je suis d’accord, mon titre est sacrément accrocheur. le lecteur s’attend à participer à un article polémique. Que nenni !!

072

Je suis en faveur du port du voile intégral dans mon travail. Je m’explique rapidement. Depuis presque vingt ans (ho mon dieu !), je travaille dans un organisme de sécurité sociale. Il y a quelques mois, J’ai constaté un phénomène étonnant : Nous sommes moches. Quand je croise des collègues dans le couloir, j’ai un panel qui va du physique ingrat jusqu’à l’apparence ordinaire. Aucune beauté ravageuse.
J’ai bien sûr interrogé mon service pour essayer d’établir un petit sondage interne.Le résultat a confirmé ma première impression : nous sommes laids. Pas de bombasse – pas de beau gosse.

Après cette découverte, j’ai eu du mal à trouver le sommeil. Dans le silence de la nuit, j’étais à la quête d’une réponse : pourquoi les gens sont ils moches dans mon entreprise ? j’ai une théorie. . Dans cette organisme de sécurité sociale, on ghettoïse les laids. On rassemble les boudins et les pas beaux pour qu’ils ne dérangent pas les autres entreprises. C’est un complot, une manipulation de l’état

Le plus grand drame dans cette histoire est que je travaille dans cette boîte !

Les limites du corps

je ne me sentais pas vieillir. j’avais l’impression de posséder toutes mes forces. Jusqu’au jour où mon voisin m’a invité pour une partie de tennis. Après avoir fait le coq en les provoquant (je vais vous retourner sur la terre battue), nous voilà sur le chemin du terrain

Il faisait beau, il faisait chaud. Je courais dans tous les sens, tel un cabri pour attraper les balles. Coup droit fulgurant (si ! si !), revers passable…2h15 non stop sous un soleil de plomb. trois gorgées d’eau. Bilan du match plutôt positif, je n’ai pas trop perdu mon gameplay et le service d’Olivier que j’ai reçu en pleine tête est devenu un bon souvenir, malgré une amnésie passagère.

Satisfait de ma prestation, je suis rentré chez moi, fier de montrer mes baskets barbouillées de terre battue. La première douleur est apparue vers 17 heures. L’épaule droite me lançait. ce n’était que le dessert. Quelques minutes plus tard, j’ai eu l’étrange sensation que mon genou grinçait. Aïe.
Je ne me laisse pas abattre, d’autant que madame Bobig me scrutait, prête à jaillir, pour dénoncer la fragilité masculine. Inspiré par mon jardin, je saisis mon appareil numérique pour filmer mes pieds (le résultat est ici). Sur la bande-son, on n’entend que les cris des enfants et pas le « crac » que j’ai ressenti dans le bas du dos. Argh !

Il y a plus de 20 ans, j’enchainais quatre heures de foot le matin avec quatre de tennis l’après midi. 2010, 42 ans,  j’ai pris conscience des limites de mon corps. J’ai mis à peu près trois jours pour me remettre d’un effort physique de deux heures. ça fait bobo à l’orgueil…

Séance de Biking

Depuis Septembre, dans ma salle de gym, je sculpte mon corps en participant à des cours collectifs. Dimanche, culture physique et la semaine, séance de biking. Biking ? Dans une petite salle, des vélos d’appartement sont alignés. Au rythme de la musique et avec l’aide d’un coach, on pédale comme des fous furieux. On enchaine six morceaux de musique qui varient de la techno hardcore à du Richard Clayderman. Accident cardiaque garanti.

Trois entraineurs se partagent les séances. trois styles différents.

Le black :
C’est le plus sobre. Il vient, fait son cours, balance deux ou trois plaisanteries pour détendre les muscles. Rien à dire. Les mares de sueur sous les vélos démontrent l’efficacité de son coaching.

La blonde :
Les choses sérieuses commencent. on ne plaisante plus. cette charmante jeune fille nous impose un rythme enlevé. Impossible de ne pas brûler de calories. Quand elle est au sommet de l’effort, elle pousse des petits cris qui ferait l’honneur des films avec Brigitte Lahaie. Vous ajoutez ses petits seins de bakélite qui s’agitent pendant le pédalage. je suis le plus heureux des membres du club de sport.

La brute :
Alors là c’est mon chouchou. Comment le décrire ? Vous prenez un jean Claude Vandamme un peu court sur pattes. Ce type ne s’entraine pas, il vit le biking. Son corps et la machine sont liés par un mystérieux lien qui lui fait pousser des cris de bête. Au début, ça surprend. limite ça fait peur, mais au fur et à mesure on s’habitue. On le regarde comme un spectacle de l’émission « cabaret » de Patrick Sébastien. La scène la plus marquante : quand on lance un morceau hard rock où le groupe va se lancer dans le gros effort physique, il fait le signe de croix et nous annonce avec des trémolos dans la voix « OKAY !! c’est parti pour la cote de la vérité !!!! » là j’avoue que je travaille plus les muscles zygomatiques que celui des cuisses.

Bobig sponsorisé

Grosse surprise aujourd’hui pour un super projet qui va me permettre enfin de gagner ma vie d’artiste.

Je m’explique. Depuis plus de dix ans, je fais de l’art gratuit. j’abandonne mes œuvres via des rencontres ou le réseau internet. Faire dans la gratuité n’implique pas l’absence de rémunération. En Octobre 2009, j’ai été contacté par une entreprise – Nestlé – qui va jouer le rôle de mécène. On va d’abord parler des avantages. Je vais pouvoir faire des œuvres plus importantes : Installations in situ, peintures grand format , participer à des foires internationales d’art contemporain… Bonus non négligeable : je vais gagner des brouzoufes. Un petit salaire versé par Nestlé – environ 1500 euros par mois. Madame Bobig est folle de joie.
Maintenant parlons des inconvénients. Malgré les promesses de Nestlé de ne pas interférer dans mon processus créatif, j’ai la sensation de perdre mon indépendance. Autre contrainte, l’obligation d’insérer le logo « Nestlé » dans mes artisteries. J’essaierai de le faire le plus discrètement possible.
Bref, une petite révolution dans mes projets artistiques. j’espère que le bilan sera positif !!

Autorité policière

mercredi 17 Mars. 11h52. librairie Mille pages à Vincennes. Rayon BD. Un livreur arrive avec un gros chariot de livres. je feuillette quelques pages de cartons…Deux hommes pénètrent dans le magasin d’un pas décidé.

Après lui avoir montré son badge de police, un type lâche d’un ton agressif : « ça vous gène pas d’emboutir une voiture ? »
– comment ? emboutir une voiture ?
– vous me prenez pour un imbécile ? vous avez embouti une voiture !
– Écoutez je ne suis pas idiot si je cogne une voiture je m’arrête aussitôt et je ne fuis pas pour me garer 10 mètres plus loin.
– Mouii finissez votre livraison…

La vendeuse intervient :

– oui je finis la vérification des cartons…
– dépêchez vous !! parce qu’on est pas obligé d’attendre…

A cet instant précis, je me suis imaginé le Bobig d’un univers parallèle. Le gars couillu qui n’a pas froid aux yeux. le type qui n’hésite pas à affronter l’injustice pour défendre la veuve et l’orphelin.

– Messieurs vous êtes impoli !! et la notion de présomption d’innocence !! vous en faites quoi ?

Hélas j’ai très vite atterri dans ma réalité. Réfugié derrière le rayon Manga, j’ai gardé le silence avec un air gêné. Les deux cow-boys ont escorté le non présumé coupable vers la sortie. Dans la boutique, l’ambiance est restée pesante pendant de longues minutes…je ne l’ai pas dit tout haut mais j’ai pensé très fort « nique la police ! ».

Jack Lantier is not dead

Dans les années 70, regardant Midi première, j’étais souvent saisi d’une boule d’angoisse quand Jack Lantier intervenait dans l’émission. C’était il y a trente ans, l’interprète de la petite tonkinoise paraissait avoir 60 ans.

 

il interprétait les titres les plus glauques du répertoire de la chanson française. Exemple : l’hirondelle du faubourg.

A l’hopital c’est l’heure de la visite
le médecin en chef passe davant les lits
le numéro 13 qu’est ce qu’elle a cette petite ?
c’est la blessée qu’on amena cette nuit
n’ayez pas peur que je sonde vos blessures
deux coups de couteau…prés du coeur…y a plus d’sang !

à 10 ans, si vous passez l’épreuve des chansons de Jack Lantier, vous pouvez aisément affronter les difficultés de la vie.

2010. Retour d’acide. je repense à ce chanteur. j’en parle autour de moi. Chacun évoque ses souvenirs. On retient souvent son age avancé et on se demande l’année de sa mort. Go sur wikipédia…jack lantier…jack lantier. Ha voilà. Après la lecture de l’article, je suis resté cloué sur mon siège, bouche bée pendant de longues minutes. Accrochez vous. Jack Lantier n’est pas mort.
Ce type a 80 ans. il a traversé le 20éme siècle en chantonnant des chansons dépressives. à 40 ans, il en paraissait 30 de plus…il est toujours vivant. He’s alive !!

Après le choc émotionnel il faut faire appel à la raison. j’ai une idée. Une tournée internationale « jack Lantier is back ». En parallèle , on sort une compilation remix techno avec les titres les plus underground (remember les roses blanches) .Vu la morosité ambiante qui règne dans ce pays, cela ne peut être qu’un gros succès… mouhahahhaaaaaa (rire à la fantomas) je suis génial.

Bonus : Le pot pourri (le mot est bien choisi) de ses meilleurs titres. je suis encore sous la choc du nœud papillon…

Coup de mou

Mon histoire commence il y a une quinzaine de jours. Pause publicitaire à 19h47. Je regardais à peine l’écran mais j’ai très bien entendu le slogan « à partir de 40 ans, un homme sur trois a des problèmes d’érection »

Merde ! 40 ans, c’est hyper tôt. je vais atteindre les 42 cette année. Un homme sur trois, quel chiffre !! Dans les jours qui ont suivi cette campagne de prévention, je n’ai pas arrêté de me tirer sur la nouille pour ne pas rentrer dans ses statistiques. mais un autre soucis me guettait. Pas d’impuissance sexuelle mais un coup de mou créatif assez impressionnant. Sur l’échelle du manque d’inspiration (identique à celle de richter), je frôlais à l’aise le niveau d’alerte 7. Voir 8 ces derniers jours.
J’avais pourtant des milliers de projets. Des idées de peintures numériques, la création d’un sport, un monochrome piégé à terminer….rien, aucune envie de m’attaquer à l’art. Une petite lassitude passagère (enfin j’espère). C’est en traversant ces périodes que j’apprécie mon statut d’artiste libre. sans contrainte financière. Imaginez la même situation si l’art était mon gagne-pain. l’horreur. J’ai bien fait de suivre les conseils de Matisse.

Les seins de Loana

jamais !! jamais je ne cède aux sirènes du buzz et de la trash actualité !! les images volés, les potins puants, ce n’est pas pour moi ! NON !

Lundi dernier, je surfe tranquillement sur les actualités, Georges Frêche fait son spectacle…on retrouve des survivants à Haïti, la crise mondiale continue à faire du mal…soudain un titre d’article attire mon regard « Loana craque et montre ses seins sur France Inter ». Article du parisien. Wah je suis titillé. l’ex lofteuse pète un cable. Je clique.
Alors je préfère prévenir les pervers et les adeptes des porn sites. Il y a de la frustration dans l’url ! je visionne la vidéo. Je vois une jeune femme interrogée par Pascale Clark. Entretien ordinaire qui tourne autour de la télé réalité (logique loana n’a pas commencé une autre carrière..si ? non ? ha bon). L’excitation du début se ramollit au fur et à mesure que les minutes s’écoulent. au bout de 20 minutes, la fameuse scène commence. 2 secondes. Elle soulève son haut et montre son soutien gorge. alors là je peux vous dire que ma foi envers le journalisme en a pris un coup !! . Quand on balance un titre pareil, l’internaute imagine tout de suite le secouage de nichons violents, le tripotage de tétons frénétique. Résultat : Rien. un bout de soutif.
Messieurs les journalistes, je ne vous salue pas.

Stage en entreprise

Comme vous le savez peut être, je suis chargé d’études dans un organisme de sécurité sociale. Travail peu intéressant mais qui me permet d’avoir du temps pour mes projets d’artisteries. A l’age de 7 ans, mon fils m’a posé cette question  » papa ton travail c’est une vocation ? « . Ma réponse ne s’est pas fait attendre longtemps. Coup de pied latérale et strangulation.

Il a aujourd’hui 15 ans. Stage d’entreprise de 3eme. J’ai eu la possibilité de le faire embaucher dans la boîte. Affronté son regard sur mon job est une épreuve digne des travaux d’Hercule (j’exagère à peine). Exemple : le matin, je coche des petites cases dans un fichier excel. il me regardait sourire en coin. pas facile hein ?
à 15 ans, je ne peux plus me permettre de lui mettre un mawashi-geri. Il a grandi et peut facilement avoir le dessus sur moi. Frustré par cette situation, ma décision a été simple. je devais servir d’exemple.

– tu vois julien. Je fais des croix dans un tableau à cause de mon échec scolaire…donc bosse bien si tu veux pas être dans ma situation !
– heu papa, je m’en fous un peu…

Ok, je tente quand même le mawashi-geri…