Plus jeune, je mettais de jolis pyjamas. Madame Bobig appréciait la fine étoffe de mes shorts, la douceur de mes petits hauts qui moulait mon torse musclé.
Le temps a passé. J’ai la sensation que ma femme aime moins mon look quand je vais au lit.
Plus jeune, je mettais de jolis pyjamas. Madame Bobig appréciait la fine étoffe de mes shorts, la douceur de mes petits hauts qui moulait mon torse musclé.
Le temps a passé. J’ai la sensation que ma femme aime moins mon look quand je vais au lit.
A l’heure du coucher, il m’arrive souvent de méditer. J’en profite pour réfléchir à la vie, à la mort, aux commissions à faire le week-end prochain à Carrefour. Hier, une boule d’angoisse est soudainement apparue. J’ai réalisé une chose. Je suis fou.
Je m’explique. Tout ma vie est cadrée par des petits rituels. des gardes-fous qui permettent de ne pas perdre l’esprit. Je me lève tous les matins à la même heure. Je vais au travail. je bosse huit heures. Je rentre à la maison. Jusqu’ici c’est très banal. Mais, je ne change jamais de plat dans les différents restaurants que je fréquente. Je mange toujours le même dessert à la boulangerie. Ma vie est totalement under control. Rien ne dépasse. Pire ces derniers temps j’ai envie de porter le même style de vêtements. En noir. le soir venu. j’ai mon petit mouchoir posé à côté. je regarde trois ou quatre fois mon réveil. et je m’endors. Flippant non ?
Le seul domaine où je ne cadre rien. C’est l’art. je peux aller dans une direction ou dans une autre sans que cela me tracasse. Je détruis et je recommence des oeuvres au gré de mes envies sans me soucier des autres. Je fais ce que je veux. je suis libre. L’art est ma thérapie qui permet le parfait équilibre entre une vie de con et une vie créative. Ouf !
L’empathie (du grec ancien ἐν, dans, à l’intérieur et πάθoς, souffrance, ce qu’on éprouve) est une notion complexe désignant le mécanisme par lequel un individu peut comprendre les sentiments et les émotions d’une autre personne .
Tout le monde vous le dira. Je suis une personne très empathique. Il suffit qu’une personne me parle de ses hémorroïdes, pour que mes fesses me grattent dans les secondes qui suivent.
Les choses ont empiré avec mes enfants. J’ai vécu leurs petites enfances. Les premiers bobos, la première rentrée scolaire. J’ai tout pris de plein fouet. Au fur et à mesure du temps, je me suis blindé pour résister aux flots d’émotions qui m’entourent. Heureusement, ce ne sont pas que des sentiments négatifs. J’ai ressenti leurs joies, leurs enthousiasmes…
Cette capacité n’est pas un défaut, bien au contraire. Elle me permet de décrypter ceux qui m’entourent. De percevoir plus facilement leurs personnalités. Hier soir, affalé devant la petite lucarne, j’observais les politiciens. Benoit Hamon, Roselyne Bachelot…j’ai perçu une grande souffrance chez eux. Une gêne. Ils expliquaient des choses auxquelles ils ne croyaient plus. J’espère que je ne suis pas le seul empathique à réaliser qu’ils se foutent totalement de notre gueule.
J’ai longtemps hésité à me mettre une perruque blonde et un costume à paillettes style « eurovision » des seventies, j’ai opté pour un autre look.Vêtu de noir. mon gel « effet décoiffé » appliqué. Chaussures confortables. J’étais prêt pour une nuit de réveillon de folie.
Sur la quarantaine de personnes, je n’en connaissais qu’une dizaine, mais peu importe, l’objectif était de bruler la piste de danse, de bouger mon body jusqu’au bout de la nuit.
L’hôte de la soirée avait préparé une superbe playlist, j’avais eu le temps de m’entrainer devant le miroir de la salle de bain. Première épreuve. Au moment de me lancer dans la chorégraphie, je ne reconnais pas les morceaux. Un DJ, un vrai, avait remplacé la fameuse playlist. Il avait fait un bon choix de morceaux pour dodeliner de la tête, pour faire le ménage mais pas pour la teuf. On se lance dans des tractations diplomatiques.
– S’il te plait , tu peux mettre notre playlist …
– tu vois ok mais à minuit je mets deux enceintes de plus et je reprends le set tu vois?
– oui mais tu sais la chaine HIFI est suffisante…
– Oui mais non tu vois, là le son sature et c’est pas bon..
– Tu ne devrais pas te prendre la tête niveau acoustique. Déjà c’est du mp3 c’est du mauvais son à la base…
– Ok je vois…
La soirée dancefloor peut commencer. Est ce l’alcool ? l’effet de transe avec la bass qui tabasse ? mais à un instant précis de la soirée j’ai senti l’esprit de Tony Manero m’envahir. Malgré une danse particulière (on peut comparer mon style à la danse du rut du lémurien des terres australes), j’ai enflammé la soirée avec notre troupe d’amis. J’ai bien senti que le DJ l’avait mauvaise quand le morceau de Patrick Juvet a résonné dans les enceintes mais peu importe, mes voûtes plantaires se souviendront longtemps de ce 31 décembre…
Accoudé à la fenêtre, j’observe la ville en effervescence. Le préparatif du réveillon bat son plein. Psychologiquement, je prépare mon foie à subir les assauts d’alcools qui auront pour objectif de me faire tourner la tête et de danser comme John (travolta pas Wayne). Mais une chose plus importante me préoccupe. La 31 décembre, j’ai rendez vous avec moi même.
C’est le moment de prendre de bonnes résolutions. C’est parti pour la petite liste.
C’est à peu près tout ce que j’ai en tête. On se rend bien compte de la futilité de ma petite vie, mais le principal est d’être heureux. Le principe des résolutions étant de ne jamais les respecter. Je pars tranquille pour affronter sereinement l’année 2010.
Je ne ponds pas cet article pour faire grincer les dents de ceux qui se tapent deux heures de transport par jour (Madame Bobig par exemple). J’adore prendre le RER ou le métro.
J’ai rarement l’occasion de prendre les transports en commun. Jour après jour, j’utilise la voiture, 20 minutes de trajet isolé dans ma bulle métallique. Cette semaine, pour une durée de deux jours j’emprunte Le RER E puis la ligne 14, direction bibliothèque François Miterrand.
J’apprécie les transports car j’ai l’occasion de bouquiner. A la maison, trop hyperactif, je ne prends jamais un instant pour lire. Durant le trajet, j’ai fini le livre de Nicolas Bourriaud « formes de vie » (Petit livre qui éclaire certaines facettes de mon loisir artistique, je vous le conseille).
Durant le parcours, j’entends des gros cons : « tu vois babette les grévistes du RER A j’ai une bonne méthode pour discuter avec eux, hop je les mets dans une pièce, un coup de lance-flamme et je discute avec les survivants ».
Je me retourne, m’imaginant que le génie balançant cette phrase a le look du beauf de Cabu. Pas du tout, costard cravate, bien propre sur lui. On ne peut plus se fier à l’apparence.
J’apprécie les transports car je partage la vie de centaine de personnes en très peu de temps. Certains sont fous et parlent seuls, il faut s’approcher pour se rendre compte qu’ils ont une oreillette. Sale époque où on ne peut plus distinguer les simples d’esprits soliloquant et les traders discutant leurs bonus…
D’autres ont leurs portables bien visibles, Des messages d’amour, des discussions houleuses…aucune pudeur.
Durant ce petit circuit, on croise aussi de jolies filles. Rêveuses. Je suis en mode observation. Je finis par galoper dans mes pensées, créant de nouvelles artisteries pour mon projet. J’aime bien les transports en commun. j’y retourne demain.
on vit parfois des instants douloureux. Un face à face avec nous même où l’on se découvre tel que l’on est. Sans artifice. Vendredi soir, je suis allé chez les coiffeur.
Accompagné de miss Bobig, on ose le salon de coiffure grand standing. Dés le départ, on est cajolé. Une jeune fille aux mains délicates m’accompagne. Je m’assois. Avec un pinceau, elle m’applique un soin pour le cuir chevelu. Je suis devenu une toile.
Lavage des cheveux. Première surprise. le siège procure des massages le long du dos. Je résume. on me lave les cheveux avec des mouvements doux + tripotage des lombaires. Je ne suis pas loin de l’orgasme (je suis un grand sensible) mais je me contrôle. Ma fille m’observe.
« monsieur vous pouvez vous lever, José va vous coiffer… »
– bonsoir monsieur, alors je vous fais quoi…
– Alors c’est tout simple. j’ai les cheveux longs, je veux uniquement que vous les coupiez un petit peu (je montre à peu prés la longueur de je souhaite)
– Okay c’est parti.
Elément important à signaler. Je ne porte pas mes lunettes pendant la coupe de cheveux. Conséquence. J’observe dans le miroir un vague forme floue. La séance commence. Discussion sur la météorologie, les courses de Noël, le flux migratoire des pucerons du sud-est asiatique…
« Voilà c’est fini ! »Au bout de vingt minutes, je peux à nouveau chausser mes lunettes. Et là..la constatation est toute simple. Je ressemble à un playmobil.
« alors ça vous plaît ? » . Intérieurement, je pense « mais bordel de merde, tu as vu ce que tu as fait connard !! je te demande les pointes et tu me fais une coupe de bouffon !! t’es con ou quoi ? », extérieurement « oui c’est très bien… » J’ai gagné le prix lâcheté 2009. Le pire est à venir.
J’affronte le regard de ma fille. « alors tu le trouves beau ton popa ? ». Silence. Miss bobig m’observe, petit sourire en coin. « oui ça lui va bien ». Je suis à moitié rassuré par sa réponse. J’aimerai bien savoir ce qu’elle pense intimement.
On fonce à la caisse, je sors la carte bleue. La somme tombe. 145 euros. je ressens une douleur vers le coccyx. On sort dans le froid humide. Miss Bobig me regarde et chuchote « papa c’est drôle, tu ressembles à un playmobil ». Je réalise que je n’étais pas le seul peureux dans le salon. Tel père, telle fille.
Depuis que j’ai balancé un tweet sur le concert des Jonas Brothers. j’ai reçu de nombreuses réactions.
Je vous résume rapidement « Mais bordel de merde !! Bobig ! comment peux tu laisser ta fille assister à ce concert ? ».
Et là je vous rétorque simplement : bande de petits naïfs, vous croyez sincèrement que j’accepte cette situation innocemment. Hinhinhinhin (rire à la Fantomas version de Funés).
Hannah montana, Jonas Brothers…peu à peu, je collectionne des preuves. Des indices que je ressortirai dans quelques années.
Quand elle aura seize ans, en pleine période punk rebelle, elle essaiera de me faire tomber du piédestal. Le rôle du vieux con. Paf !! je lui balancerai les tickets de concert et les photos des trois puceaux. Une jolie technique pour lui expliquer qu’un jour ou l’autre, tout change, qu’elle aura aussi ce rôle ingrat du parent chieur.
Elle a onze ans…j’ai tout mon temps…d’autres niaiseries vont apporter de l’eau à mon moulin…Hin hin hin, je suis machiavélique !!
ps: cette technique de conservation d’archives douteuses viennent de mon père. Le jour où il a sorti mon 45 tours de Nestor « à la pêche aux moules », je n’en menais pas large.
Pour le titre de cet article, ceux qui ont l’oreille musical auront reconnu le générique de « Gym tonic », une émission d’aérobic que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre.
Dimanche matin, arrivée à la salle de sport avec Bruno. La patronne du lieu nous aborde : « Ha les garçons, à 10h15, cours de culture physique vous êtes chaud »..Réponse de Bruno « 10h15, très bien ça me laisse 5 minutes pour fumer une clope ». ça commence fort.
bâton + tapis + haltères. 10h16, on commence les premiers exercices. je copie/colle les gestes du coach. Au bout de 20 minutes, ça devient difficile. Le cours est composé de 95 % de filles. Seul l’orgueil masculin me fait tenir le choc. Je ne vais pas être dominé par des gonzesses en tutu rose !!
35 minutes. Je suis à quatre pattes, secouant ma grosse cuisse de bas en haut et vice-versa. Mon souffle est devenu rauque. Les autres participantes ont la méga patate. Aucun masque de l’effort sur leur visage. Je vais mourir. j’hésite à simuler l’évanouissement pour interrompre le cours.
43 minutes, le professeur nous indique des mouvements de détente. ça sent la fin du cours. Je m’endors sur le tapis…11 heures, retour home sweet home, après avoir ingurgité quatre lits d’eau, je suis resté prostré sur mon fauteuil le restant de la journée.
Je finis par un conseil : Dans un cours de « culture physique », toujours éviter de mettre un short. Il y a certains mouvements de jambes qui peuvent rendre vos testicules apparentes.
Avant de commencer l’article, la petite définition de Procrastination :
La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain quelques actions (qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non). Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de gratification immédiate.
Dans le genre idée artistique, je suis plutôt hyperactif. Une idée à la seconde. Sans me vanter, je parviens quelquefois à trouver le concept pour pondre une belle œuvre.Mon gros problème est de souffrir de procrastination. Depuis l’enfance, j’ai cette attitude légère qui consiste à ne jamais rien terminer. par fainéantise ou insatisfaction.
1982. Passionné de bande dessinée, j’esquisse un début de scénario « les locataires ». La vie d’un immeuble avec un gag sur une page. J’ai griffonné trois cases, puis plus rien…1986, je décide d’être le nouveau Picasso. je fais une peinture puis je la jette…1991…je fais des photos ressemblant à du sous andy warhol , je les balance à la poubelle…on peut continuer comme ça jusqu’à l’an 2000 avec mon projet du « kit de Bobig ». Idée passionnante, foirée par paresse.
Peu à peu, j’ai fini par me connaitre en anticipant. Au lieu de rater une œuvre inachevée, je refuse de la créer ou de la faire évoluer. Exemple : je n’ai pas accepté de faire des tshirts avec mes acronymos. J’ai refusé de développer mon jeu de cartes « concept today » in real life…etc…
De là à dire que je suis un artiste conceptuel par procrastination, il n’y a qu’un pas. Depuis le début de l’année, conscient que je ne changerai pas d’attitude, je me démerdouille avec une pirouette conceptuelle : « Quand Art & procrastination font bon ménage ».
Pourtant au fond de ma petite boîte crânienne, j’ai toujours cette envie de mener un projet à fond la caisse. Pondre des tonnes de peinture et les distribuer all over the world….je ne renonce pas à cette idée…j’y arriverai nomdediou !!!