Les clefs d’Henry

Dans toutes les circonstances, mon père saisit l’occasion de faire un bon mot.

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La scène se déroule dans un restaurant, juste avant l’enterrement de ma grand mère.  Nous déjeunions en famille. L’ambiance n’était pas à la joie et à la bonne humeur. Une de mes tantes s’approchent de notre table et nous déclare :

– Henry (un oncle) a perdu ses clefs…

Mon père me regarde avec des petits yeux moqueurs  :

– Le pauvre il n’a pas de chance, le même jour il perd ses clefs et sa mère.

C’était le seul moment de détente de la journée.

Fifa hystérique

Je n’aime pas le foot. Je déteste regarder les matchs à la télévision. Pourtant, je subis un dédoublement de la personnalité quand je joue à Fifa 2010.

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j’enfile ma tenue du PSG et mes crampons,  je m’installe mollement sur mon canapé. Pupilles dilatées, mains crispées sur la manette, Les matchs contre mon fiston de 14 ans sont épuisants.

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Le plus gros soucis se situe au niveau du son. branché sur le Home cinéma, on est immergé dans l’ambiance du stade. Trop enthousiaste, mes cordes vocales sont prêtes à se rompre à la moindre action un peu chaude. Nuisance dans la copropriété et soucis dans ma vie de couple, madame Bobig a du mal à supporter cette hystérie.  Elle ne percute pas sur les fines stratégies que je mets en place, et surtout qu’il est nécessaire de motiver mon équipe. Je vous laisse juger par vous même, ce n’est pas si grave.

De toute manière, les filles ne comprennent rien au ballon rond. ..hum…Je me demande si je deviens pas con comme un supporter ?

Ferme ta gueule

1990. Je pars au service militaire, mon père me balance cette phrase très forte : « pour être tranquille et ne pas attirer les cons, tu fermes ta gueule  »

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Bilan de mon passage sous les drapeaux : Viré de caserne. élément à surveiller en permanence. Inapte au commandement.

2009. je propulse un nouveau blog. Une voix résonne « pour être tranquille et ne pas attirer les cons, tu fermes ta gueule ».

Bilan au bout de mon 8eme article : je passe pour un blaireau sans humour. La bande à pingoo m’incendie dans les commentaires.

Conclusion : il faut toujours écouter son papa.

MC Raymonde

Enterrement suite et fin.  Des obsèques.  On est toujours secoué par un mélange d’émotions qui peut frôler la crise de fou rire. Je tiens à remercier la maîtresse de cérémonie qui  a tout fait pour me déstabiliser avec un sermon bien nul à chier.

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Nous l’appellerons Raymonde. Nous sommes tous réunis dans l’église. Le cercueil est posé devant l’autel. Raymonde commence son discours :

– Hum, nous sommes ici…voilà…dans l’église…pour accompagner une dernière fois Patrick (le mort s’appelle Yves).

Assis au fond de la salle, je ne vois pas la famille en deuil mais j’imagine leurs regards interloqués.

– A travers sa musique, Patrick a toujours eu une recherche spirituelle…

La salle chuchote le vrai prénom …Yves…

– Oui Yves bien sûr…je suis aussi émue..voilà…donc…

A ce moment précis, j’ai commencé à fermer les yeux pour essayer de l’ignorer. J’ai eu beaucoup de mal à me concentrer, surtout lorsqu’elle a comparé la passion d’Yves pour Sitting Bull avec la parole de Jésus Christ. Là faut avouer que Raymonde a fait très fort. Sitting Bull versus JC…Fallait oser. Durant 30 minutes, elle a aligné tant de sottises que j’ai regretté de ne pas l’avoir enregistré.

En sortant de l’église, j’imaginais Yves s’il avait assisté à cet hommage. Avec son air bourru et le sourire en coin, il m’a semblé entendre sa voix « Elle est vraiment conne celle là !!! ».

Je veux du soleil

Décidément le dieu de la météorologie  Gillot-Pétré est en colére contre moi. Par le passé, j’ai sans doute trop ignoré ses prédictions.

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Depuis il se venge. A chaque enterrement auquel j’assiste, il fait un temps médiocre, avec une petite pluie pénétrante. Ces cérémonies sont rarement joyeuses mais le ciel gris et la petite bruine sont des options que j’aimerai bien éviter. On est dans la réalité, pas dans un feuilleton qualité française où il faut absolument montrer un temps de crotte pour décrire la peine des participants.
Quitte à brûler un cierge devant la tombe de Gillot-Pétré, aux prochaines obsèques, je souhaite un ciel sans nuage et des températures agréables.

La mort, c’est moche

En lisant ce titre,  le lecteur aura l’impression que l’auteur aborde la discographie complète de Pascal Obispo. Que nenni. On va survoler un théme beaucoup plus drôle.
Il  existe une différence fondamentale entre mon jeu de rôle massivement multijoueur IRL et les mmorpg classique : La mort.

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Dans un jeu vidéo classique, quand le personnage principal meurt, il traverse des zones brumeuses pour ensuite récupérer son corps et se refaire une santé. Dans « World of bobig », ce n’est pas du tout la règle. Une fois mort, on y reste. On pourrit mollement dans un cercueil pour nourrir les asticots du vieux cimetière de Noisy le sec (j’aime écrire de longues phrases inutiles).

Avantage : Cela donne plus de saveur aux instants passés dans le jeu.

Inconvénient : on est dans l’impossibilité de jouer une nouvelle partie (à moins de croire en la réincarnation, ce qui n’est pas mon cas).

Demain après midi, je vais assister à l’enterrement d’un personnage que j’ai fréquenté pendant quelques années. Le poison dans son corps a été rapide. On a tout essayé mais impossible de le ressusciter.
Demain après midi , je vais enfiler des vêtements aux couleurs sombres, assister à la cérémonie. Pour ne pas perdre la face, je vais faire de l’humour noir. Adopter l’attitude du gars qui soutient le moral des troupes…Foutu mensonge.

De telles épreuves me tendent un miroir, je prends conscience qu’un jour je ne récupérerai pas mon corps dans un cimetière pour vivre de nouvelles aventures. La mort, c’est moche.

Le syndrome de Peter Pan

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Dans ma petite tête de quarantenaire,  je suis toujours ce garçon au sourire espiègle et regard rieur…cela  pose un problème quand je réalise que mes gamins sont plus matures. Lorsque je plaisante bêtement avec des blagues pipi – caca, mon fils (14 ans) et ma fille (11 ans) me fixent avec un rictus attristé. Tant pis pour eux, j’assume.
A leurs yeux, je suis un vieux donc pas drôle. Paradoxalement, plus mes gamins ont  honte, plus je régresse mentalement. C’est une pente dangereuse, car maintenant  je dépasse  rarement le stade anal.

Pour me donner du courage, je fixe de temps en temps cette photographie en espérant que mes gosses ne deviennent pas trop vite adultes. C’est pas gagné.

Niveau 1

Ce matin, en me levant, j’ai eu un flash (j’ai souvent des éclairs de génie au réveil,  ces concepts révolutionnaires se perdent  très souvent dans les tréfonds de mon subconscient) : Ma vie est un jeu en réseau mais en vrai. Chaque événement est une quête, chaque con rencontré ressemble à s’y méprendre aux méchants monstres des MMORPG, plus le temps passe, j’accumule de l’expérience.  Bref, je suis le personnage principal de mon propre jeu (et j’ai un ego démesuré)

L’objectif est simple. Essayer de mener un nouveau  blog de A jusqu’à Z. Partager les anecdotes plus folles les unes que les autres de ma vie passée, présente et à venir (ou rêvée) …

vite ! vite ! je suis en retard…

Dès demain, je commence l’opération «désolé d’être en retard ». Le principe est simple. Mon art étant gratuit, j’ai reçu des commandes de CD-ROM, peintures ou autres…Souffrant de fainéantise compulsive, il me reste des commandes datant du mois de janvier jusqu’à maintenant. Je vais donc adresser toutes ces commandes à partir de demain accompagnées d’un petit post-it sur lequel sera marqué «désolé d’être en retard ».

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