Messe basse 2.0

Chaque jour, nous nous adaptons à de nouveaux progrès technologiques qui apportent bien souvent un confort de vie. Exemple avec les SMS. La scène se déroule ce week end dans le restaurant « la pendule » aux Sables d’Olonne. Je dégustais une galette complète accompagnée d’une bolet de cidre quand j’ai remarqué miss Bobig me fixant du regard. Elle essaie d’attirer mon attention avec des mimiques incompréhensibles. Sans doute lassée par ma lenteur d’esprit, je l’ai vu saisir son téléphone portable. Mon mobile a vibré dans les secondes qui suivent. J’ai enfin compris le message que ma fille essayait de faire passer discrètement.

On n’arrête pas le progrès !

Hypocondrie

Aujourd’hui, j’ai frôlé l’hypocondrie à cause de mes collègues. Je m’explique. Depuis ce matin, douleur lancinante le long de ma jambe droite. je regarde la gambette, des petites veines zébraient mon tibia. pas joli mais je ne m’inquiète pas. J’aborde le sujet avec une collègue :

– Fais chier j’ai mal à la jambe..
– montre…ha vi c’est pas joli. ça chauffe quand tu touches ta jambe ?
– heu je ne sais pas , oui un peu..
– halalaaaaaa fais gaffe c’est peut être grave. tu peux avoir une phlébite..

D’habitude avec un mot pareil, je sors une vanne foireuse niveau Jean Marie Bigard mais là j’ai fait une petite mine déconfite, m’imaginant avec une jambe en moins.

Je téléphone à madame Bobig qui prend aussitôt rendez vous avec le médecin. L’aprés midi se déroule tranquillement. je conjure mon angoisse en trainant la patte dans les couloirs. Je plaisante sur une possible maladie incurable. ça me fait du bien. coup de téléphone de madame Bobig.

– Allo bon je viens d’avoir des nouvelles de Sophie. ca ne va pas bien du tout. on lui retire des morceaux d’intestin. cette putain de maladie la ronge. c’est vraiment galère. allo ? t’es encore là ? je ne t’entends plus.

Je n’écoute plus. Je suis transparent. Egoistement, je ne pense pas à Sophie mais à ma jambe que les médecins vont me retirer…

– ha merde je n’aurai pas du te dire ça avant ta visite du docteur…
– non ça va…ne t’inquiète pas.

Je rentre à la maison, je croise miss bobig.

– tu ne t’inquiètes pas. je vais chez le médecin ce soir…
– pourquoi ?
– j’ai un peu mal à la jambe…
– tu vas mourir ?

j’esquisse un sourire mais je pars chez le docteur avec une petite boule au ventre. Je vous épargne les détails de ma visite. mais le docteur s’est bien foutu de ma gueule. Mon manque de sport l’a beaucoup amusé. Il n’a détecté aucun soucis circulatoire ou autre. juste une petite sciatique de rien du tout. des anti-inflammatoires et on en parle plus.

Un conseil : quand vous avez un pet de travers, ne jamais interroger vos proches ou votre famille.

Le 8 rue saint bon

Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas mis les pieds dans une galerie. Aller sur Paris après le travail n’était pas ma priorité. L’objectif était plutôt de me précipiter vers la sortie de l’école pour récupérer les mouflets. Le temps est passé. Mes gamins s’assument de plus en plus, cela me laisse le temps de bouger mon corps vers la capitale.

Je n’ai pas hésité une seconde pour aller à ce vernissage :

Le 8 rue Saint-Bon et les presses du réel
sont heureux de vous inviter au vernissage de l’exposition

P. Nicolas Ledoux
Multiples
Accompagnée d’œuvres de la collection
Ghislain-Mollet Viéville

Vernissage le 29 avril, à partir de 18h
8 rue Saint-Bon, 75004 Paris
Exposition du 29 avril au 14 mai

Ghislain est une des rares personnes du « milieu officiel » qui possède une de mes artisteries dans son appartement. Je voyais ma démarche comme un hommage.

La galerie se situe au bout d’une petite rue, non loin du centre Pompidou. Toujours ponctuel, je suis arrivé à 18 heures piles. Ghislain était là accompagné de P. Nicolas Ledoux. Présentations :

– tu connais Bobig ?
– Pas du tout
– Ha alors j’ai connu bobig en 1999, c’est un artiste atypique…etc…

J’ai un petit sourire gêné. Un artiste contemporain du dimanche est toujours un peu décalé par rapport aux institutions ou aux galeries. Cela se confirme.

La petite salle se remplit peu à peu. je raconte mes faits d’armes à quelques personnes. Pendant quelques instants, je m’isole en feuilletant le livre de P. Nicolas Ledoux. Petite satisfaction de mon ego, je suis cité. Pas un grand article, mais mon nom est imprimé sur le papier. un petit sourire s’affiche sur mon visage encore intimidé. Une femme s’approche de moi. Le regard curieux :

– Vous êtes artiste ?
– heu je ne sais pas

Regard étonné, elle passe vite son chemin. Ma technique pour lancer un dialogue a complétement foiré. J’aperçois Alexandre Gurita dont j’ai croisé le chemin il y a une dizaine d’années. Il me présente à son épouse :

– Tu connais Bobig ?
– Non pas du tout…

Je réalise que seul un petit cercle de personnes connait mes artisteries. Cette situation ne me déplait pas. cela reflète bien ma démarche artistique. Mélange de modestie et de mégalomanie contrôlée.
Deux points positifs à cette soirée, j’ai revu avec plaisir Antoine Moreau et on a programmé une bonne bouffe en Juin. J’ai un nouveau bouquin dédicacé de Ghislain Mollet Viéville. Il m’a recollé ma phrase « l’art c’est n’importe et c’est tant mieux » (voir l’autre livre). Mais le plaisir d’avoir ses traces fluos balaie ce petit manque d’inspiration.

En bonus – La petite vidéo d’Antoine Moreau :

I can’t dance

c’est une sorte de malédiction qui me poursuit depuis l’enfance. Je ne sais pas danser. Le premier souvenir date de l’école primaire. Soirée dansante en classe de neige. Par timidité, je n’ose pas me lancer sur la piste ou inviter une fille de la classe. Sans doute par pitié, une monitrice a accepté de m’initier aux premiers pas de danse. Une échec total. j’ai fait la compilation de tous les clichés du mauvais danseur : balai dans le cul, écrasement des orteils du partenaire.

Après une grande traversée du désert, on se retrouve au début des années 80. Lecteur d’Actuel, je repère une page « comment danser le ska ? « . Dans l’intimité de ma chambre, je reproduis les pas du magazine. Cela restera très confidentiel. Ensuite vient la période hip hop & zulu nation. 1984, mon pote Fred essaie de m’expliquer comment faire le « arm wave » – mission impossible. Je finis par me concentrer sur les graffitis et les tags plus accessibles pour le crayonneux que je suis.

Début des années 90, rencontre de madame Bobig. Lors de nos folles soirées, je me lâche sur le dancefloor, en remuant mes fesses de droite à gauche et inversement. Malgré les quolibets des uns, j’assume ce pas de danse qui me vaudra un gros succès auprès de la communauté homosexuelle.
2011. miss bobig est une fana de la danse. Après un passage au classique, elle a commencé des cours de hip hop. Adieu ma place sur le piédestal quand je l’impressionnais avec mon furieux mouvement de bassin . A 12 ans, on ne prend pas de pincettes pour décrire les pas de danse de son paternel.

« Papa tu devrais arrêter de danser, ça fait vieux gay »

Cruelle jeunesse.

ps : cet article a été inspiré par le morceau de musique en streaming ci dessus : I can’t dance de Jymmy James Thomas.

Détendu du slip

Sans déconner, la vie est belle. Ce week end, j’étais super motivé pour pondre des articles sur ma passionnante vie, j’avais la méga patate pour mettre en ligne une ou deux artisteries bien puissantes mais j’ai fait une grave erreur…

J’ai acheté un hamac… Fini la connexion internet, je me balance délicatement de gauche à droite en fixant le bleu du ciel. Boisson fraiche, un bon livre…le temps s’écoule lentement…je remets à demain écriture et œuvres d’art. Le web est ce qui rend la vie plus intéressante que le web (clin d’œil à Robert Filliou)

Résoudre les conflits familiaux

16 ans. ce n’est pas un age facile. Les changements d’attitude liés à l’adolescence  peuvent nous conduire vers des situations critiques. Parents !! j’ai la solution. Avec Bobig junior, nous avons trouvé une tactique infaillible pour résoudre nos différents conflits. Une partie de Super Street fighter 4

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Mauvais comportement, notes faiblardes à l’école…Tout se règle dans des combats épiques. Pour lui donner une grande leçon, j’incarne Gen, un assassin professionnel agé de 77 ans.  Vous avez compris le symbole ? un vieux sage donnant une leçon à un jeune fougueux.
Madame Bobig voit d’un mauvais œil ma nouvelle pédagogie. Je suis pourtant persuadé que cela peut fonctionner. En tout cas, grâce à cette méthode, je progresse rapidement pour placer mes coups spéciaux.

Où sont mes sous titres ?

J’ai réceptionné la freebox Version 6. Grand geek devant l’éternel, j’ai décrit les possibilités de l’engin à madame Bobig :

– tu vas voir c’est super bien foutu
– Ok d’accord, montre moi…et si on regardait une série sur ton disque dur ..
– 250 gigas le disque dur répondis je enthousiaste. trop simple. je vais glisser mon film et son fichier sous titre vers le serveur freebox et hop à nous la super soirée « Blu bloods ».

Je monte dans la chambre. je fais la petite manipulation et je redescends fier comme un caribou (oui le caribou est un animal très fier). Lecture, c’est parti…et là pas de sous titre. Rictus sadique sur le visage de madame bobig :

– mouais c’est de la merde ta freebox on ne voit pas les sous titres.

Hé oui après avoir surfé sur différents forums, je découvre que la nouvelle boîte de Free ignore les fichiers de sous titres. Le joli talon d’achille. Bon je partage une petite astuce pour les possesseurs de Mac. Un petit logiciel nommé « Submerge ».

Ok c’est payant (six euros) mais son utilisation est ultra-simplissime. Vous glissez le fichier vidéo et son sous-titre dans l’interface. Après quelques secondes de rendu, vous pouvez exporter le résultat. environ 25 minutes d’attente, et vous avez un fichier vidéo que vous pouvez lire sur votre freebox. Testé et approuvé. fini les moqueries de madame Bobig.

Mise à jour 2 mai 2011 : dans la dernière mise à jour Freebox, il est enfin possible de lire les sous titres sans soucis. Il faut uniquement penser à les encoder au format UTF8.

Techniques de survie en réunion

C’est l’une des pires épreuves que je puisse subir dans le contexte de mon travail : La réunion.

Il faut d’abord que je vous donne quelques précisions. Je n’aime pas mon travail. Je le considère comme une activité alimentaire. je suis content d’avoir un salaire mais je ne prends pas du plaisir à pratiquer ce métier. hmmm j’entends vos questions :

– Mais Bobig si tu n’aimes pas ce que tu fais ? pourquoi tu ne changes pas ?
– Oui je comprends tes interrogations cher lecteur mais il faut bien comprendre un trait caractéristique de ma personnalité. Si je fais une activité par contrainte, je m’ennuie. Explication : si j’étais artiste professionnel, je me ferais chier comme un rat mort. Donc peu importe le domaine d’activité,  travailler m’ennuie. Je fais mon job correctement mais je m’emmerde.

fin de la parenthèse.

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Après une nuit de festoyades ou de hardcore gaming, il est souvent difficile de maintenir son attention lors d’une assemblée. Grâce à des années de pratique, je maitrise assez bien l’art de la réunion. Je vais essayer de compiler mes différentes méthodes pour s’ennuyer un  minimum et éviter de s’endormir.

  1. se mordre la joue : Un classique. Quand le sommeil me gagne, je me mords plus ou moins vivement l’intérieur de la joue.
  2. Se pincer la cuisse : Une variante de la première technique.
  3. Faire des grimaces à vos collègues.
  4. hocher de la tête à chaque proposition du boss. risque de douleurs cervicales mais bonne image auprès de la hiérarchie.
  5. observer les bâillements des collègues et leur faire les gros yeux ou une œillade complice.
  6. utiliser son iphone pour…heu…je …. je vous laisse. le grand boss m’a repéré pianotant sous la table…

Si vous avez d’autres techniques, je suis preneur.

Médaille d’argent

L’horreur. quand je suis rentré dans le secrétariat pour inspecter ma corbeille de courriers arrivés, je ne m’attendais pas à plonger dans les profondeurs d’une terrible dépression.  Je m’explique. A la page deux du magazine de l’entreprise, un magnifique article sur les médaillés du travail. Je pouffe, je me moque des participants avec leurs médailles piquées à leurs vestes. J’ai la soudaine impression que Brejnev va débarquer pour faire la photographie de groupe.

Merde Brejnev !! Il est mort en 1982…les jeunes ne connaissent même pas ce nom. je fais de l’humour de vieux…je…putain…en fixant à nouveau les images des médaillés, ma silhouette apparait furtivement entre les convives. L’année prochaine, je pourrai porter la médaille d’argent. 20 ans de travail dans la même entreprise ???!!!! ça fait mal.
Je vous laisse, je vais avaler une vingtaine de cachets de Prozac.

La mort vous va si bien

Hier, à la machine à café, entre la discussion sur la météorologie et celle des flux migratoires des chauves souris en Europe de l’Ouest, j’ai abordé le thème de la mort avec mes collègues de bureau. plus précisément, la préparation des corps avant l’enterrement.

Il faut dire que j’ai une certaine expérience en la matière. En très peu de temps, j’ai assisté aux funérailles de mes grands mères. Enterrer un proche n’est pas une chose aisée et parfois des éléments extérieurs viennent perturber votre comportement. Je vais d’abord décrire la préparation du corps, plus particulièrement du visage de ma grand mère paternel.

Avant de fermer le cercueil, la famille pouvait se recueillir devant la défunte et lui rendre un dernier hommage. Je m’approche d’un pas lent, la mine tendue par l’émotion. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit un corps inanimé. Je lève le regard vers le corps et là…je vois un mafiosi avec les cheveux gominés en arrière. What the fuck !! ma grand mère avait une chevelure bouclée et je la retrouve avec ce visage. Ma réaction ne s’est pas fait attendre. J’ai eu eu crise de fou rire que j’ai réussi à étouffer pour ne pas choquer ma famille. Comme dernier hommage, on ne pouvait pas faire pire.
J’ai vite imaginé la bonne ambiance des entrepreneurs de pompes funèbres préparant le corps de ma mère-grand : « Ok les gars on lui fait quelle gueule celle là ? ouais Roger tu as raison on va la faire en Al Pacino dans le parrain…trop bon mouhahahahaha »

Après cette mauvaise expérience, j’ai assisté à l’enterrement de mon autre grand mère avec beaucoup d’appréhension. Même scène, je m’approche..et là je découvre Mamie dans un profond sommeil. Il ne lui manque que le ronflement. J’avais affaire au Michel-Ange de la brosse à maquillage, au Léonard de Vinci du fond de teint.
Inspiré par ces deux expériences, j’ai pris une décision concernant ma propre mort. Inutile de défiler devant mon cercueil pour vous foutre de ma tronche une dernière fois. Ma dernière volonté : fermer le couvercle le plus rapidement possible ou alors quitte à faire rire, me mettre un masque de Mickey.