L’an Deux

Deuxième anniversaire pour ce petit projet qui ne devait être qu’éphémère. Beaucoup d’aban(dons) pour cette année écoulée, une présentation de ma démarche de gratuité dans un lieu parisien et l’apparition d’un podcast. Pour résumer, un projet artistique qui n’a rien de temporaire…

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Premier anniversaire

14 mars 2020. Rappelez vous… j’avais retrouvé un vieux carnet de dessins. Des petits paysages simplissimes. C’était le début du confinement, je décidais de gribouiller à nouveau. Un an est passé…Le bilan est positif.

Le plaisir de partager est revenu avec ce petit projet. J’ai envoyé gratuitement plusieurs carnets de dessin, quelques toiles. J’ai eu des retours positifs et les critiques haineuses habituelles. Dessiner le plus simplement possible attire forcement les quolibets mais le plaisir des personnes qui ont reçu leurs artisteries compensent ces attitudes négatives.
Matériellement, j’ai investi dans une tablette pour pouvoir gribouiller plus librement. J’ai acheté matériel de sérigraphie pour produire des petits T-shirts maison. Le style des dessins n’a pas trop évolué. Dernière nouveauté, je fais des tripatouillages sur des photographies en noir & blanc. A venir, des peintures avec un peu plus de matière et l’idée de faire des petites animations me titille de plus en plus.

Bref, que du plaisir. On se donne rendez-vous en 2022 pour un deuxième anniversaire….

Nouvelle année

Quand mon père développait des diapositives, il y avait parfois des rebuts. Des diapos sans aucune image. Nous sommes en janvier 1983 et je piquais ces erreurs pour créer des petits dessins en grattant la surface de la pellicule. C’était il y a 38 ans, déjà l’envie de créer était présente.

2021, cela fait maintenant 30 ans que je suis devenu artiste sous le sobriquet Bobig. Trente ans de peintures, vidéos, performances…Je vais essayer de fêter ce trentenaire avec plus d’œuvres et de partages. C’est parti pour de nouvelles aventures !!

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Le projet…

J’ai lancé ce projet le 14 mars 2020. Une artisterie éphémère le temps d’un confinement. J’ai pris énormément de plaisir à gribouiller et aban(donner) carnets et peintures. Dessiner des paysages, inspirés par des peintres illustres ou venant de mes propres photographies. Laisser le trait évoluer au fur et à mesure des pages. Retrouver la sensation de peindre.
Mieux, à part quelques fachos sur les réseaux sociaux, mes artisteries ont plu. j’ai eu des commandes et des retours super positifs.

un échange de peinture contre un livre.
Un remerciement suite à un aban(don) de carnet

J’ai pris énormément de plaisir avec ce projet. Je pense qu’il serait idiot de ne pas continuer. Dessiner des paysages sur des carnets et des toiles. Améliorer mes techniques, diversifier les supports ( t-shirt, baskets …Etc…) bref poursuivre la création de ces artisteries et les aban(donner)…C’est parti pour de nouvelles aventures créatives.

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Les débuts de peintre

Mon attirance pour la peinture ne date pas d’hier. Je vous parle d’une époque que les moins de trente ans ne peuvent pas connaitre. Une époque ou je ne me cachais pas derrière le pseudo de Bobig.  J’étais Éric , futur génie artistique (l’idée du nœud papillon est de moi, un hommage aux lauriers de gotlib ).
Explication de ce portrait. Je dois avoir dans les huit ans. J’apprécie la lecture de science fiction et  les illustrations de Siudmak.

Trente ans plus tard, niveau paysage, le style est déjà là. Je constate aussi que j’ai toujours le même problème avec les aplats et une certaine attirance pour les fesses.

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L’aban(don)

Quatre artisteries commandées. Je vais les envoyer aux futurs collectionneurs après le confinement. Il est important d’expliquer la démarche que je poursuis depuis 25 ans.

Tout commence avec ma première connexion internet en 1995. Mon idée était simple. J’allais monter ma galerie en ligne pour vendre mes travaux photographiques. Je m’initie au code HTML, j’apprends à créer un site et à la mettre en ligne. A moi la carrière internationale ! J’ai vite déchanté en regardant les conditions d’hébergement de mon fournisseur d’accès – Infonie. Interdiction d’avoir des activités commerciales.

Instant nostalgie avec ce logo.

Je suis totalement ignorant en hébergement et trop pressé de montrer mes œuvres sur internet. Je décide de les exposer et de les donner gratuitement via le réseau.
Peu de français sont connectés, j’ai l’impression d’être un explorateur, j’apprends les us et coutumes de la toile ( la netiquette ) , je partage sur mon site, sur les groupes de discussions ( pas de réseaux sociaux à l’époque) et je propose gratuitement mes œuvres. Ça fonctionne, surtout avec les américains. J’envoie des colis aux USA, en Italie, Russie…Le concept de gratuité me convient parfaitement. Je ne dépends de personne, je surprends par la démarche et je fais plaisir en partageant de l’art accessible à tous. Je tiens un truc !!

En développant peu à peu ce concept, je finis par me rendre compte que cela remet en question pas mal de préjugés. Souvent , quand un artiste fait n’importe quoi, l’angle d’attaque pour le critiquer est la valeur de son oeuvre. Le cliché  » regardez cette merde, cela vaut 10 000 euros »
En faisant de l’art gratuit, Je peux donc faire n’importe quoi. On ne peut que critiquer mon oeuvre. et non sa valeur commerciale. D’où mon slogan :

l’art c’est n’importe quoi et c’est tant mieux

J’ai poussé le concept plus loin en déléguant la création d’oeuvres ( voir ici) ou en payant l’acquéreur pour qu’il prenne une peinture (voir ici)


Pendant une courte période, j’ai eu un excès de mégalomanie. Concept original, des artisteries éparpillées dans le monde entier. Heureusement je me suis vite calmé. En farfouillant dans les livres, j’ai vite réalisé que la gratuité en art, cette indépendance n’est pas une idée nouvelle, mieux un grand artiste y avait pensé bien avant moi. Il s’agit d’Henri Matisse.

Un journaliste a interrogé le peintre sur des conseils pour de jeunes artistes.

 Si j’étais un jeune peintre,je prendrais un métier comportant un salaire et ainsi je serais indépendant et pourrais peindre en toute liberté. Mon art n’en souffrirait pas. Si je faisais de la mauvaise peinture, si je décorais des biscuits de Noël, là oui, mon art en souffrirait, mais employé de banque ou charger les trains de marchandise ferait au contraire très bien l’affaire.

Henri Matisse – Ecrits et Propos sur l’Art- Collection Savoir- Ed. Hermann

Donc, depuis maintenant 25 ans, je suis ce principe d’Henri Matisse. Je peins, je fais de la photographie…etc.. Seule différence avec le grand peintre, mes œuvres ne sont pas importantes. C’est le geste qui compte, l’aban(don) de la peinture, du carnet ou du dessin. Ce court instant où l’acquéreur réalise qu’il va recevoir un travail artistique sans débourser un seul euro. Ce week-end, j’ai vécu quatre fois ce moment d’art simple. Un geste gratuit qui dénote avec le marché de l’art et ses dérives. S’il faut retenir un truc à ma démarche artistique, c’est aussi prouver que l’art n’est pas le marché de l’art. Et inversement.

Free art = free artist

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Peindre la lumière

Monsieur Athanaze guidait avec fermeté sa classe d’élèves du CM2 dans les galeries du musée du Louvre. Peu de temps à perdre, les enfants regardaient les toiles comme on feuillette rapidement un livre d’histoire de l’art. Seul instant de pause, la salle Mollien abritant les peintures françaises du 19ème siècle, sans doute la période préférée de l’instituteur.
Quelques copistes étaient disséminés devant les toiles d’Eugène Delacroix ou Théodore Géricault. L’un des élèves avait remarqué qu’un des copistes ne reproduisait pas fidèlement la toile mais étalait ça et là des taches de couleurs. On reconnaissait vaguement la peinture plagiée. Bravant sa timidité, il s’approcha de l’artiste et posa la question :

– Vous peignez quoi ?

– Je peins la lumière du tableau.

J’étais ce jeune élève. Depuis la visite de ce musée, j’ai toujours la même curiosité artistique.

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La naissance de Bobig

Avant 1990, je m’appelais Eric. J’habitais encore dans le quartier de la Boissière , à Noisy le sec.  Avec mon appareil photo acheté grâce à un job d’été, je bidouillais des images avec de la peinture. Je les faisais ensuite développer en poster 50 x 70 cm.
Le resultat flattait l’œil. Avec le recul, cela ressemblait à du pauvre Andy Warhol mais à cette époque, je me considérais comme le nouveau Picasso. Je continuais donc sur cette voie, pensant révolutionner l’art contemporain.

En 1990, après un échec en histoire de l’art, je me retrouve embarqué au service militaire. Direction l’Allemagne. je ne vais pas trop insister en faisant le vieux vétéran mais l’armée a été très formatrice pour moi. J’ai appris à me bourrer la gueule à vitesse grand V et j’ai pu avoir la confirmation que les militaires étaient des cons.

Le seul point positif : la naissance de Bobig. Un surnom artistique m’a toujours manqué. Sans doute, l’influence des tagueurs que je fréquentais pendant les années lycée.
Je partais rarement en permission car j’ai très vite été dans le collimateur de la hiérarchie. Un vendredi, je peux enfin faire mon sac et prendre le train direction Paris. Au bout d’une heure de trajet, le train ralentit sans explication et stoppe dans la gare de Neustadt-Böbig

Mon année de langue allemande ne me sert à rien. J’ignore quand le train va repartir. Avec mes camarades, je commence à délirer sur le mot “Böbig”. je hurle le nom de cette station dans les compartiments. Bref je fais le con.

Pendant mon week-end, j’ai sorti crayon et stylo pour créer un personnage de bande dessinée : Le capitaine Böbig. 

En revenant dans la caserne, j’ai partagé les aventures de ce militaire bas du front. Le succès était tel que les lecteurs ont fini par m’appeler comme mon personnage.
Au bout de quelques mois, j’ai été viré à cause de mon comportement. On m’a fait partir comme un malpropre dans une caserne disciplinaire. J’ai encore le souvenir d’entendre le nom de Böbig hurlé de la part de mon petit fan club, attristé par mon départ. C’était décidé, je signerai mes artisteries avec Böbig.
Au fur et à mesure des années, les deux points au-dessus de la voyelle O ont disparu. De nombreuses artisteries sont signés de ce sobriquet.

Cela fait maintenant 30 ans que j’utilise ce surnom. Le temps passe à une vitesse folle

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Portrait-nouille

Ma rencontre avec l’art date de l’école maternelle. Quelques semaines avant la fête des mères. L’institutrice avait donné des instructions très précises : composer le portrait de ma mère à l’aide de nouilles. Aujourd’hui encore, en fermant les yeux, je sens l’odeur de la colle blanche qui fixait chacune des pâtes. Mes petits doigts en étaient imprégnés. Xavier, mon meilleur copain de classe, regardait l’évolution de mon travail.
Concentré, j’avais eu des difficultés en composant la chevelure, heureusement, les courbes des coquillettes facilitait le travail.
Vendredi, trop impatient, je m’étais précipité vers ma mère dés la sortie de la classe, l’offrande en main. La réaction de l’intéressée a été à la hauteur de mes espérances. Très rapidement, je captais l’émotion de l’instant. Je n’oublierai jamais les conséquences de mon premier travail artistique : un baiser de ma mère.

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