Hier un reportage sur France 2 met le feu aux poudres. A saint Denis, un bar est interdit aux femmes. Oui le phénomène est inquiétant. Oui les hommes qui ont cette démarche sont des cons. Mais car il y a toujours un mais…
Société : quand les femmes sont indésirables dans les lieux publics
On entend bien sûr les arguments des personnes. On voit que la religion musulmane est pointée du doigt. La question que je me pose est toute simple. Pourquoi dans ce reportage , on ne voit pas un responsable, imam ou spécialiste de la religion, qui explique que cette non mixité est le reflet d’une religion intégriste avec toute ce qu’elle contient de connerie humaine. Pourquoi ne pas interroger un spécialiste qui explique que cette non mixité est une dérive sectaire et dangereuse. parfait pour convaincre ceux qui font fausse route avec des convictions religieuses à la con. Rien. la télévision perd une fois de plus ses vertus pédagogiques. On ne voit que des quartiers pauvres, avec des silhouettes fantomatiques voilées qui ajouteront la peur à l’incompréhension. Une vision de l’islam rétrograde que rien ne peut sauver. Une occasion loupée qui sert les crétins de l’autre camp : les anti-musulmans de tous bords, voir les anti-arabes tout court.
L’auteur de ce reportage prend des pincettes « J’espère que je n’ai pas été caricaturale. Je n’ai pas pointé du doigt, j’ai posé les choses. A chacun de se faire son idée. Je ne regarde pas les choses avec une orientation politique mais il fallait dire ‘attention, regardez le sort de ces femmes ».
L’intention est louable mais s’il n’y a pas d’orientation politique, cela laisse la place à la récupération politique. il suffit de voir les réseaux sociaux se saisir de cette affaire (FN, laicistes, extrémistes…) alors que sil y avait eu de la pédagogie, la récupération aurait été plus difficile.
Alors maintenant on va argumenter un petit peu. Cela va faire grincer des dents. On va encore me dire que je suis dans le déni et que les sarrasins envahissent la terre. Les femmes sont interdites dans certains cafés. Y a t-il une statistique ? tous les cafés de Sevran sont ils concernés ? Comme je le disais plus haut, on remarque que ces reportages se tournent vers les quartiers défavorisés avec un taux de chômage alarmant. des zones de non mixité sociale avec une sous éducation. On est dans la merde, la jolie paupérisation due a des années d’abandon de la politique de la ville. Autre petite remarque, les bars PMU de France et de navarre sont ils si fréquentés par la gent féminine ? Je pense que non. A lire ce document éclairant « des cafés et des hommes »
Chez les riches, il y a pourtant les mêmes dérives qui datent depuis plus longtemps. des clubs select réservés aux hommes . le travellers club dont Les membres, surnommés les « travailleurs », sont des financiers et des avocats qui ne désirent pas se retrouver en présence de femmes seules, parce que « l’ambiance ne serait pas aussi familière, et qu’ils préfèrent rester entre eux » .À l’Automobile Club de France, club de luxe implanté place de la Concorde, les femmes n’ont le droit d’accéder qu’à certains étages et seulement en tant qu’invitées. (source)
Chez les richoux, l’interdiction des femmes passent pour du respect des traditions. Chez les pauvres arabes, c’est une autre histoire, c’est une affaire de religion. Un aspect con de la religion qu’on ne contredit surtout pas, qu’on laisse paraître à la télévision. Ce pays a un foutu problème avec l’islam. Il suffit de voir ces couvertures de l’Express pour voir les différences de traitements :
à gauche ça fait peur, à droite sur les cathos, on semble kiffer ce retour d’une « identité revendiquée ». Étonnant non ? C’est sûr que l’influence de la manif pour tous dans le débat politique est super rassurante. ils sont aussi cons que les salafistes.
J’attends patiemment le jour où dans un reportage on présentera l’aspect positif de certains quartiers, où l’on interrogera des imams expliquant que certains font fausse route en pratiquant un islam sectaire. J’ai peur d’attendre longtemps. l’époque est à la colère et la haine de l’autre, pas à la compréhension et à l’amour du prochain.
ps : je n’insisterai pas trop sur la représentante de la brigade des mères qui a pu faire le grand écart entre le PIR et le printemps républicain. Bravo !