Facebook est désormais un outil de communication qui recycle ad nauseaum des textes parus il y a quelques années. C’est le cas du texte d’Elisabeth Badinter dans le Nouvel Observateur du 9 juillet 2009 que l’on retrouve régulièrement dans nos fils d’actualité.
C’était un texte qui m’avait fait rire à l’époque. Cela donnait la sensation que la burqa était un phénomène majoritaire en France. Le relire aujourd’hui me consterne. L’époque a évolué. Car si en 2009 il y avait déjà des attaques islamophobes (un mot que n’apprécie guère cette femme de lettres), aujourd’hui il n’y a pas un jour où je ne lis pas ou je n’entends pas des attaques contre l’islam ( ou plutôt contre les arabes).
Je reprends certains passages :
Ainsi dissimulée au regard d’autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes.
- Nous sommes en 2015. Le phénomène de la burqa (voile intégral qui recouvre le corps et la visage) ne me semble pas la majorité des cas. je croise surtout des foulards autour de la tête. Cela ne m’a pas particulièrement enthousiasmé mais mon esprit laïc respecte la liberté de culte à chacun. La méconnaissance de l’autre suscite de la peur. Elisabeth Badinter semble avoir un avis définitif et sans appel. pourrait on parler d’intolérance ?
pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous demandera de montrer votre visage
- Pourquoi une française devrait aller en Arabie Saoudite ? Au lieu de prôner le dialogue, on bannit la femme, on fuit la responsabilité d’un dialogue constructif. D’autres manifestions extérieures de la religion peuvent choquer et pourtant on ne demande pas à ces autres croyants de quitter le pays.
La soutane si répandue au debut du 20 eme siècle pouvait choquer à la suite de la loi de 1905. Certains y voyaient sans doute une tenue provocante. Pourtant avec le temps cela est devenu un vetement comme les autres puis a lentement disparu. Il en sera ainsi pour ce voile si on cesse de focaliser une attention malsaine sur ce vetement.
vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie
- En termes de laîcité il faut partir d’un principe très simple : Le respect de la liberté de conscience conduit au respect mutuel des croyances et non à la prohibition des manifestations extérieures du culte sur la voie publique.
Ainsi le texte de D’elisabethe Badinter démontre une drôle conception de la liberté individuelle. si une personne porte volontairement un vetement c’est son choix.
Étonnant comme nos voisins anglophones ne se sentent pas provoqués par cette différence et respecte par principe la liberté individuelle de la personne.Plutôt que de focaliser sur des vetements, cela serait bien mieux de se concentrer sur la violence contre les femmes en France qui est hélas plus répandu que le port du voile.
Nous sommes donc en 2015. Elisabeth Badinter continue son combat pour sa laîcité avec parfois des petites gaffes qui font un peu frémir . Dire calmement qu’ « En dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité » est loin d’être intelligent et démontre un véritable fossé entre cette féministe et la société dans laquelle elle vit. Son combat pour l’égalité des sexes, la gestation pour autrui, l’adoption par les couples homosexuels est louable mais elle a un réel problème avec la religion. en particulier l’islam.