Je déteste les entretiens professionnels. Être confronté aux regards des autres. Me vendre. Tout cela n’est pas pour moi. Pourtant il y a quelques semaines, j’ai eu une pulsion. J’ai postulé pour intégrer un autre service. Je ne ressentais aucun stress les semaines précédant l’entretien. Je donnais même dans l’apparence détendue. une attitude je m’en foutiste qui a fait beaucoup de dégâts dans mon subconscient. Les choses se sont gâtés la veille de l’entretien. Plus précisément dans mon rêve…
Je suis seul dans un ascenseur. je dois monter au 24éme et dernier étage d’une tour. Je dois me rendre dans la salle 167. les chiffres des étages défilent mais je me rends compte qu’il y a un problème en observant le compteur qui s’affole et dépasse le nombre d’étages logique. Grand fracas ! je me retrouve coincé. Une voix résonne « nous allons vous dégager de là, soyez patient ». Pendant l’attente, je pense à l’heure de l’entretien que je vais sûrement loupé…ellipse…Je suis sorti de l’ascenseur mais je me retrouve dans un endroit totalement inconnu. J’erre dans des couloirs sans fin. Dans ces conditions, impossible de retrouver ma salle. L’horreur.
Retour à la réalité. Le réveil a été difficile et mon attitude cool des jours précédents a totalement disparu. La matinée s’est déroulé lentement jusqu’à l’heure fatidique de l’entrevue. 11h00. je suis face la la directrice des ressources humaines et deux autres responsables. Après les présentations d’usage, j’ai commencé à pédaler dans la choucroute. Le doute est venu avec le verbe « acquérir ». La phrase était pourtant toute simple. Je voulais balancer « avec mes années d’expérience; j’ai acquis de nombreuses qualités… ». Impossible de conjuguer ce putain de verbe ! en l’espace de quelques secondes qui m’ont paru des minutes, j’ai fait toutes les tentatives…acquéris, acquérus, acqus…j’en passe et des meilleures…Le résultat est un Bobig hagard face à un jury interloqué par la rougeur de mon visage. les questions se sont ensuite enchainés et je bafouillais de plus belle. Plus aucune logique dans mes propos. Le vide à cause de ce putain de verbe.
En sortant du bureau, j’ai pris deux décisions : Ne plus jamais passer d’entretien d’embauche et prendre des cours de conjugaison.
Eric,
J’aime beaucoup ce que tu as écrit et comment tu as décrit ton entretien d’embauche. Bah, sinon, j’ai un peu rigolé quand même et cela m’a fait du bien. Suis quand même désolée pour toi mais bientôt ce sera un mauvais souvenir…
bisous, et tu verras « be positif » tu connais bien cette phrase, je me la répète souvent mais sinon trop bien ton texte…bisous, marie
Coucou Eric,
Oh et moi qui me faisais une joie de t’avoir bientôt parmi nous. 🙁
Je croise les doigts, on ne sait jamais.
Bises.
je n’ai toujours pas eu la réponse. mais question bête ? on se connait ?
Sympa cette tirade, je suis tombé dessus par les mots-clé « je déteste les entretiens », va savoir pourquoi.. à la recherche de compassion pitetre ?
En effet, ces foutus entretiens, ça n’est pas un exercice naturel, on joue, on surjoue, on se trahi, et dans mon cas, j’étais tout aussi détendu la minute même avant d’etre appelé par le recruteur (une recrutrice), sûr de moi sur les points que je devais soulever comme si ça n’était qu’une formalité et que mon plan était solide.. et là…
C’est le drame, mon plan et ma préparation était aussi solide qu’un spéculos trempé dans le café…
une fois assis, j’ai eu l’impression d’avoir bouffé mon cortex, je suis devenu une chaudière, une cocotte minute qui siffle, une pression dévastatrice : je répondais, revenais en arrière, repartais sur autre chose, je me taisais je me reprenais en main, je rassurais, je replongeais et je m’disais merde C foutu chuis grillé, tout en voulant la supplier de croire que ça n’était pas moi en face d’elle, que bref j’avais été totalement submergé par l’émotion et qu’elle s’en était irreverssiblement aperçue…
Depuis, avant les entretiens je récite de VIVE VOIX dans mon salon, mon lit, au volant, tous les points essentiels que le recruteur voudra entendre et laisser les superlatifs de coté pour ne plus à s’encombrer l’esprit durant ces entretiens de la manière et la forme d’être bien vu plutôt que de se concentrer sur le fond…
M’enfin, chaque recalage reste toujours au moins une bonne leçon, faut se dire que ces gens-là en voient passer des candidats donc ils sont avant tout psychologues et détectent instinctivement leurs points faibles et l’approche qu’ils ont fasse aux questions.