Hier, à la machine à café, entre la discussion sur la météorologie et celle des flux migratoires des chauves souris en Europe de l’Ouest, j’ai abordé le thème de la mort avec mes collègues de bureau. plus précisément, la préparation des corps avant l’enterrement.
Il faut dire que j’ai une certaine expérience en la matière. En très peu de temps, j’ai assisté aux funérailles de mes grands mères. Enterrer un proche n’est pas une chose aisée et parfois des éléments extérieurs viennent perturber votre comportement. Je vais d’abord décrire la préparation du corps, plus particulièrement du visage de ma grand mère paternel.
Avant de fermer le cercueil, la famille pouvait se recueillir devant la défunte et lui rendre un dernier hommage. Je m’approche d’un pas lent, la mine tendue par l’émotion. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit un corps inanimé. Je lève le regard vers le corps et là…je vois un mafiosi avec les cheveux gominés en arrière. What the fuck !! ma grand mère avait une chevelure bouclée et je la retrouve avec ce visage. Ma réaction ne s’est pas fait attendre. J’ai eu eu crise de fou rire que j’ai réussi à étouffer pour ne pas choquer ma famille. Comme dernier hommage, on ne pouvait pas faire pire.
J’ai vite imaginé la bonne ambiance des entrepreneurs de pompes funèbres préparant le corps de ma mère-grand : « Ok les gars on lui fait quelle gueule celle là ? ouais Roger tu as raison on va la faire en Al Pacino dans le parrain…trop bon mouhahahahaha »
Après cette mauvaise expérience, j’ai assisté à l’enterrement de mon autre grand mère avec beaucoup d’appréhension. Même scène, je m’approche..et là je découvre Mamie dans un profond sommeil. Il ne lui manque que le ronflement. J’avais affaire au Michel-Ange de la brosse à maquillage, au Léonard de Vinci du fond de teint.
Inspiré par ces deux expériences, j’ai pris une décision concernant ma propre mort. Inutile de défiler devant mon cercueil pour vous foutre de ma tronche une dernière fois. Ma dernière volonté : fermer le couvercle le plus rapidement possible ou alors quitte à faire rire, me mettre un masque de Mickey.