La peur des flics

Mes gosses grandissent. Ils sortent le soir. En tant que parent, on a toujours peur qu’ils fassent une mauvaise rencontre. Tabassé pour un vol de mobile…depuis quelques mois, même années..une nouvelle trouille a surgi : La peur des flics.

Dans ma bonne ville du Raincy, Maxen un gamin de 16 ans se fait tabasser suite à un contrôle de la BAC.

La rue où a eu lieu l’agression n’est pas loin de chez moi. Quand j’entends une sirène de police, le doute m’envahit. Mes gamins métisses peuvent se faire cartonner pour un banal contrôle. Flippant. Ce contrôle au faciès n’est pas nouveau. Si tu es noir ou arabe, c’est pour toi. J’ai cette expérience. Il y a plus de trente ans à Noisy le Sec, la police ne contrôlait pas le jeune ado blanc que j’étais. Mais dés que j’étais avec mes potes noirs et arabes, on y avait droit. Déjà à l’époque, on subissait des petits coups de pression pour nous pousser à la faute. Je n’ai jamais cédé.
Noisy le sec, je pense à Amine Bentounsi tué d’une balle dans le dos sans sommation le 22 avril 2012. J’ai suivi le procès, c’était consternant de faux témoignages et d’arrangements. Sa sœur Amal se bat depuis avec le collectif « Urgence notre police assassine ».
Bien sûr, certains commenteront que cette victime était en cavale, ce n’est pas un argument valable pour tuer une personne dans le dos sans sommation. Point barre. Ce point est important à retenir. Car lors de ses violences policières, les arguments essayant de culpabiliser la victime sont récurrents.

Adama Traoré..ce jeune homme de 24 ans décédé dans le cadre d’une interpellation entre les communes de Beaumont-sur-Oise et de Persan, dans le Val-d’Oise, le 19 juillet dernier. On découvre six mois après que ce jeune homme n’était pas malade comme le disait la police responsable de sa mort.

Puis nous avons Théo, l’affaire terrible où un jeune se fait violer par quatre policiers qui lui introduisent une matraque dans l’anus. Une monstruosité ! à lire ici

J’approche d’un age où je commence à accumuler pas mal de noms de victimes de violences policières : Malik Oussekine en 1986, Zyed et Bouna en 2005…toujours le même sentiment d’impunité qui règne. Les familles demandent justice, la police est le plus souvent relaxée. Pire, il y a un foutage de gueule cynique. Que dit la police des polices ? que le fait de recevoir une matraque enfoncée dans un anus jusqu’au colon était un accident et non un viol. Et les médias ? bah les journaux font leur boulot en servant la soupe. Il suffit de lire cet extrait du parisien qui sous-entend que le gamin avait son pantalon déjà baissé.

un syndicaliste de la police explique tranquillement que le terme bamboula lors des altercations est normal..

Un avocat en rajoute sur twitter en disant ceci…oui le racisme s’est bien libéré et cela ne choque plus personne.

Rarement j’ai entendu que l’on devrait virer ces flics qui n’ont rien à faire dans la police. Comme d’habitude. Donc oui depuis quelques années, j’ai la peur de la police, de l’uniforme, des cow-boys qui matraquent et tabassent. Pourquoi s’arrêteraient ils ? on les relaxe ou déplace quand la bavure a été trop voyante.

alors j’entends déjà certains me dire :

– mais Bobig, cette phobie que tu as …il ne faut pas exagéré, tu fais des amalgames…tous les policiers ne sont pas des crétins violents. Nombreux sont ceux qui prennent à cœur la protection et le service des citoyens.

Justement, c’est là où je veux en venir. Si on arrive à faire la part des choses, à comprendre qu’il s’agit d’une minorité de flics, pourquoi les médias, les politiques n’arrivent pas à voir que c’est exactement la même chose pour la banlieue, pour les religions ? qu’il s’agit justement d’une minorité qui fout le bordel. si chacun prenait conscience de cela au lieu de faire des amalgames, je pense que ces sentiments de phobie (xénophobie, islamophobie….) disparaîtraient rapidement. comme ma peur de la police.

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