Je n’ai pas d’explication mais je n’ai jamais pu faire partie d’un groupe. Que cela soit d’amis, d’artistes ou autres…depuis l’age de 9 ans, j’ai sans arrêt cette sensation d’être à coté de la plaque.
Enfant, cela me faisait souffrir car quand on ne fait pas partie d’un groupe, on devient l’exclu, le marginal voir parfois la bête noire. En cm2, j’ai traversé une telle période et pour ne pas être trop abimé par les moqueries des autres je me suis enfermé dans un univers d’illustrateur de bande dessinée. L’art était déjà ma bouée de sauvetage. parfois je voulais tant plaire que j’essayais de mettre en sourdine ma personnalité pour me conformer aux autres. Quelle erreur, on finit par se perdre et se mentir à soi même.
Adolescent, une fois de plus, j’étais hors des groupes. Cela ne voulait pas dire que j’étais asocial ou sans amis. j’avais juste des petites périodes où je me sentais totalement ailleurs. il suffisait que j’intervienne dans un débat pour que l’on me regarde de travers. Même constat à l’armée où souvent on me regardait comme un martien moi l’hurluberlu qui faisait des collages sur son casier avec des images du magazine Art-press. Cela changeait des posters de femmes à forte poitrine.
Sur internet, cela était encore plus criant. Au début de mes interventions sur le web en 1996, je me suis heurté à une réelle incompréhension. sans doute trop naïf. Depuis j’utilise le réseau en faisant très attention car tout devient exacerbé sur internet, en particulier avec les réseaux sociaux.
Plus tard, on me proposait de faire partie d’un groupe d’artistes. je n’ai eu aucune hésitation pour refuser. mon univers est trop personnel pour pouvoir le partager.
Heureusement, durant mon petit parcours de mec à côté de la plaque, j’ai rencontré quatre personnes (toutes des femmes d’ailleurs) avec le même état d’esprit. On était du même coté du mur. Ce même décalage. en discutant, certains points communs éclaircissaient mon jugement. Elles m’ont donné et me donnent encore beaucoup d’énergie quand je les croise. grâce à elles, j’ai réalisé que ce n’était pas moi qui était à coté de la plaque mais les autres.