En janvier 2015, juste avant les attentats de Charlie et de l’hyper casher, j’avais abordé le thème du racisme libéré. Je constatais une plus grande liberté pour exprimer son racisme. J’avais aussi abordé la hiérarchie du racisme an avril 2015 quand le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme avait dit que l’antisémitisme était différent de la haine anti-noir et/ ou anti-arabe. A mon humble avis, c’était une grosse connerie car il hiérarchisait une haine de l’autre. C’était il y a deux ans.
A la même époque, je parlais du terme islamophobie en expliquant une énième fois que ce n’était pas le refus de la critique de l’islam mais « la peur ou une vision péjorative de l’islam, des musulmans, et des questions en rapport » (lire ici )
2017, les choses n’ont pas changé mais pire on constate que la hiérarchisation du racisme s’est répandue à la fois dans les médias ou chez des essayistes français. Cerise sur le gâteau, la mentalité française n’a toujours pas évolué sur le mot « islamophobie »
C’est le cas de pascal Bruckner qui a signé le livre « un racisme imaginaire ». Je copie/colle un paragraphe de l’article du journal le monde du 2 février 2017.
« Que les musulmans puissent être victimes de la haine, Pascal Bruckner ne le nie pas et le dénonce avec force. Il juge cependant nécessaire de revenir sur la notion équivoque d’islamophobie. Ce ne serait pas un rejet des musulmans, plutôt un outil rhétorique qui sert à faire taire toute critique de l’islam. L’islamophobie relève donc pour lui d’un « racisme imaginaire », car celui-ci fait croire que la remise en cause des croyances est illégitime et qu’elle équivaut à persécuter les fidèles. »
Ce paragraphe résume à lui tout seul le problème auquel se confronte la France depuis plus de vingt ans.Ce fameux savoir-faire pour mélanger tout et n’importe quoi. Pascal Bruckner aveuglé dans sa lutte contre l’islamisme finit par utiliser le terme « le racisme imaginaire » avec le fameux argument où le musulman se victimise ou que l’on exploite sa victimisation à des fins politiques.
Le principal problème de Pascal Bruckner est qu’il se masturbe le cerveau au lieu de lutter contre l’islamisme. Il fait un concours de zizi entre antisémitisme et islamophobie. Il s’enferme dans un combat sémantique alors que c’est par le dialogue, le débat que l’on peut faire évoluer les esprits. Le soucis de Pascal Bruckner est qu’il est dans sa tour d’ivoire et qu’il ignore que 80 % des musulmans français sont favorables à l’égalité hommes-femmes et à la laïcité. Alors vous allez me dire « mais bobig on s’en fout de cette andouille qui balance des conneries » et je vous répondrai ceci :
On ne s’en fout pas du tout. c’est même une catastrophe sans nom car, avec caroline Fourest, Mohamed Sifaoui et d’autres, Pascal Bruckner a une attitude de pompier pyromane. Et l’on constate en France une jolie dérive avec tout ce qui concerne les musulmans. Le dernier exemple en date est flagrant. Fin janvier, un terroriste inspiré de Marine Le Pen et Donald Trump, pénètre dans une mosquée et tue six personnes pendant leurs prières. Les médias français ont mis plusieurs jours à décrire cette acte comme un attentat. L’acte n’est qu’une fusillade.
Mieux comme on peut le voir sur ce tweet, on a même osé mettre des guillemets pour le mot attentat.
Je n’insisterai pas non plus sur le peu d’écho solidaire de cet attentat en France ( pas de bannière Facebook, pas de « je suis Québec ») alors qu’au Canada le pays était en totale union contre la barbarie et que le premier ministre canadien n’a pas invité de dictateurs à manifester dans la rue mais a montré sa volonté d’être un peuple uni grâce à ses différences. Regardez ce discours du député Joël Lightbound, une leçon d’humanité qui serait impossible en France :
Cette peur de nommer les choses, cette trouille qui concerne l’islam en France vient de ce racisme imaginaire de Pascal Bruckner. Les musulmans ne doivent pas être des victimes. Ils doivent souffrir en silence. Si on les voit de trop, cela devient suspect. C’est politique. Pourtant, il est important de rappeler que les musulmans sont largement les victimes les plus nombreuses des actes terroristes dans le monde.
Il faudra un jour que Pascal Bruckner et d’autres réalisent, qu’à force d’avoir un discours anti-islam, de dépeindre les terroristes en les amalgamant volontairement ou non aux musulmans, ils donnent une légitimité à certains d’agir et de tuer des personnes dans une mosquée. Penser que l’islamophobie est un racisme imaginaire n’est pas seulement idiot, c’est irresponsable !
Mise à jour du 09/02/2017 :
Pour éviter de vomir, il faut éviter entretiens de Pascal Bruckner dans les médias. Exemple avec cette phrase dénichée dans l’express. Si ce n’est pas de l’islamophobie, ça y ressemble beaucoup.