Les monstres & la liberté d’expression

Depuis le 7 janvier je vois de plus en plus des actualités pointant du doigt les atrocités de daesh et des autres dingues apparaître sur Facebook . Depuis la manifestation de dimanche dernier, cela revient de plus en plus souvent. Je lis les commentaires, dans une majorité des cas, les gens sont légitimement choqués puis se posent la question du pourquoi les musulmans ne manifestent pas leur désapprobation avec ces fous de dieu avec en fond de pensée « qui ne dit mot consent ». (les français qui sortent dans la rue tous les dix ans aiment bien donner des leçons)

Après l’horreur il faut mener une réflexion. Comment de tels mouvements réactionnaires et meurtriers peuvent ils naître ? Ils sont apparus comme par enchantement ?
Je lis des textes et découvre que le problème est beaucoup plus lointain et que les atrocités lus ça et là , l’occident ne se gênait pas pour en faire à l’époque des colonies.

A lire ce texte où Jean Jaurès parle des « fanatiques de l’islam.

L’intervention de Jean Jaurès date du début du XXeme siècle et pourtant, encore aujourd’hui et depuis plus de vingt ans, l’occident intervient au proche-orient et joue aux apprentis sorciers.  Il faut arrêter d’être aveugle, ces mouvements terroristes sont le résultat d’un interventionnisme irréfléchi.
Pour avancer vers le progrès, je pense qu’il y a un grand examen de conscience à faire. Et pour lutter contre l’obscurantisme, il faut réfléchir sur les moyens de lutter contre un monstre que l’on a partiellement créé. Par bien des aspects l’islam est une religion qui est moderne. Quel gâchis que des crétins tordent le coran pour en faire une arme de terreur par notre faute à tous.

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Affiche datant de l’époque coloniale en Algérie.

Derrière notre écran, bien au chaud, on dénonce donc les exactions de ces fous de dieu. Au nom de notre liberté d’expression chérie, on se donne le droit de re-provoquer une partie de la population avec une nouvelle caricature. Au nom d’une laïcité qui se confond avec l’athéisme, on intervient à nouveau sur le terrain glissant du proche-orient mais avec le crayon cette fois ci.
Donneurs de leçons, les journaux se plaisent à nous montrer des foules brulant le drapeau français et hurler contre les caricatures. Regarder notre droit d’expression dans notre beau pays, on arrive à foutre la merde ailleurs. On joue avec le feu, on met des populations en danger…mais aucune responsabilité au nom de la liberté d’expression chérie.

Alors je lis d’autres opinions moins consensuelles…par exemple un ancien de Charlie Hebdo Delfeil de Ton. je cite :

Delfeil de Ton ressuscite ses souvenirs, croque ses amis, puis en vient à ce numéro de Charia Hebdo, que Charb avait décidé de publier, avec les caricatures de Mahomet, en novembre 2011. « Quel besoin a-t-il eu d’entraîner l’équipe dans la surenchère ? », accuse Delfeil. Peu après la sortie du numéro, les locaux de Charlie sont incendiés. Delfeil rappelle ce que son ami Wolinski, même âge que lui, en disait à l’époque : « Je crois que nous sommes des inconscients et des imbéciles qui avons pris un risque inutile. C’est tout. On se croit invulnérables. Pendant des années, des dizaines d’années même, on fait de la provocation et puis un jour la provocation se retourne contre nous. Il fallait pas le faire. » Ni recommencer, estime Delfeil : « Il fallait pas le faire, mais Charb l’a refait, un an plus tard, en septembre 2012. »

je laisse le dernier mot à Philippe Gelluck. il a tout résumé.

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