Dans cet article, je vais aborder le sujet du rapport de Gilles Clavreul sur la laïcité, un point de vue subjectif pour essayer d’éclairer certains points et comprendre pourquoi ce texte est une jolie manœuvre.
Il faut partir du principe que je n’apprécie guère Gilles Clavreul. Les idées qu’il propage , avec son mouvement le printemps républicain, sont malsaines et ne font que diviser un pays plutôt que rassembler. Pour vous faire votre propre idée et pour participer dans les commentaires, le rapport est téléchargeable ici.
Pour une meilleure visibilité, les extraits du rapport de Gillou seront en rouge. C’est parti mon kiki.
Dés le titre de la page 1, le ton est donné et on ne peut s’empêcher de sourire.
INTRODUCTION : IMPOSSIBLE CONSENSUS ?
ensuite page 2
« On ne retracera pas non plus ici les polémiques entre partisans d’une laïcité qui se veut ferme et que d’aucuns disent fermée, et partisans d’une laïcité « apaisée » ou « de liberté » que leurs adversaires jugent affadie voire dévoyée. Bien que les uns et les autres partagent plus de références, notamment historiques, philosophiques et juridiques, qu’ils ne l’admettent généralement dans le feu de la controverse, force est de constater qu’il n’y a pas de consensus sur la définition et la portée de la laïcité, et que la dynamique de ces dernières années est plutôt centrifuge que centripète. «
il est intéressant de constater qu’à peine une semaine après la sortie de ce rapport, Amine el khatmi , président du printemps républicain dont le cofondateur est Gilles Clavreul, envoie un tweet d’une grande finesse avec force arguments. Je vous laisse apprécier.
On devine donc que ce rapport commandé par l’observatoire de la laïcité est loin d’être neutre. A mon humble avis, Jean Louis Bianco, président de l’ODL (observatoire de la laîcité) a tendu un bâton pour se faire battre à moins que ce rapport puisse être utilisé pour démontrer le manque de connaissance chronique de Gilles Clavreul sur ce sujet.
Page 5. on s’interroge car tout et son contraire sont dits.
Les manifestations d’affirmation identitaire inspirées par la religion se multiplient
et se diversifient, même si les situations sont très hétérogènes d’un territoire à
l’autre. De l’ordre de l’épiphénomène dans les zones rurales, rares dans les centres-villes et plus généralement dans les territoires plus favorisés et mixtes socialement, les contestations de la laïcité et des principes républicains se manifestent dans des proportions nettement plus significatives dans les territoires de la géographie
prioritaire de la politique de la ville, avec là encore, au sein de ces territoires, des
différences significatives d’un quartier ou d’un établissement scolaire à l’autre.
un épiphénomène, rare en centre ville et ça dépend des endroits en banlieue. On est loin de l’invasion islamiste qu’annonce le printemps républicain mais l’auteur sème le doute en parlant de « proportions nettement plus significatives » – phrase vague qui permet à celui qui souffre d’islamo-psychose de dire « les frères musulmans veulent prendre le pouvoir il y a des contestations dans les territoires perdus de la république »
Il est important de rappeler que l’auteur et son équipe sont obsédés par l’islam . On se s’étonnera pas de voir ce sujet abordé rapidement.
Ces manifestations et les perturbations qu’elles entrainent sont le fait, dans la
grande majorité des cas, d’un islam rigoriste voire radical, mais concernent
également catholiques intégristes, mouvements évangéliques et juifs orthodoxes.
Quelques cas « d’excès de zèle », caractérisés par une invocation abusive de la
laïcité et pouvant le cas échéant relever de la discrimination, ont également été
rapportés.
Les excès de zèle concernant la laïcité, j’ai justement un exemple sous le coude qui concerne Amine El Khatmi, compagnon de lutte de Gilles Clavreul qui s’en prenait à une élue voilée alors qu’elle ne contrevenait pas à la loi. Cet exemple est important car il illustre le rapport à la laïcité du préfet.
Page 6. toujours ce mouvement de balancier, il y a peu d’atteintes directes à la laïcité (cool!) mais les perturbations de condition de vie sont plus fortes (rhooo) quelle est la nuance entre les deux. Gilles Clavreul a une explication :
Les atteintes directes à la laïcité sont peu nombreuses, mais les perturbations des
conditions de vie et de travail collectifs, d’intensité et de nature variables, sont par
endroits particulièrement fortes. Ces perturbations tendent à s’intensifier et à
s’étendre. Si la « laïcité dans les textes » est largement observée, la « laïcité dans
les têtes », et plus largement l’adhésion aux principes républicains reculent par
endroits, suscitant d’autant plus de désarroi et d’inquiétude parmi de nombreux
agents publics et responsables associatifs que le sentiment de ne pas être entendus,
voire pas soutenus, se répand.
Si la laïcité dans les textes est largement observée, la laïcité dans les têtes reculent par endroit. On remarquera ce yoyo entre ça va bien mais ça merde quand même. c’est rusé. Selon le lecteur, la vision sera différente. Une personne qui raisonne avec le droit verra le respect des lois, un membre du printemps républicain verra l’enfer de l’islamisme rampant.
La notion de « laïcité dans les têtes » me pose un gros problème car je pense qu’elle est totalement contraire au principe de la laïcité. Comment ce préfet peut il remettre en cause cette liberté de conscience que permet justement la loi 1905 ? Si je décide de ne pas adhérer à la laïcité, c’est tout à fait mon droit et je ne contreviens pas du tout à la loi ( ps : je rassure les crétins qui vont sortir cette phrase de son contexte : je suis pour la loi de 1905 )
« la laïcité dans les têtes » est un gros foutoir dont le printemps républicain est l’acteur principal. Par exemple, vous verrez souvent Gilles Clavreul, Laurent Bouvet et d’autres hurler en meute contre Jean Louis Bianco qui dialogue avec l’association Coexister ou le CCIF. C’est un argument qui revient sans arrêt. Pourtant l’observatoire de la laïcité fait tout simplement son boulot en dialoguant avec différentes tendances et cela peut être avec des acteurs aux positions anti-laïques.
Le printemps républicain très rapide pour harceler les citoyens qui n’ont pas la même opinion ne trouvent pourtant rien à dire quand Laurent Bouvet siège aux côtés de Remi Brague catholique qui n’apprécie pas particulièrement la loi 1905. Bref, faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais
En fait, Gille Clavreul crée des tensions laïques à la place des tensions religieuses. Ce qui est totalement contre-productif et va à l’encontre du travail pédagogique de l’observatoire de la laïcité.
L’élan donné à la pédagogie de la laïcité et aux politiques des citoyenneté en général
après les attentats de 2015, très fort dans une phase initiale, menace de retomber.
Quels qu’en soient les motifs – doutes sur les attentes de la hiérarchie, crainte de
« trop en faire » ou intérêt plus marqué pour d’autres thématiques – ce
fléchissement de la mobilisation doit être corrigé.
Quel fléchissement ? quels chiffres ? quel bilan permet de dire qu’il y a un relâchement ? Aucun. Nous sommes dans des brèves de comptoir (mais pas dans le PMU de Sevran)
page 8. Une fois de plus, un joli titre ambigu
« A QUELQUES EXCEPTIONS PRES, LA LAI CITE « DANS LES TEXTES » EST
RESPECTEE «
Donc les incidents concernant les signes religieux se sont raréfiés. c’est devenu un phénomène rare. Remarquez la ruse.Gilles précise « dans les textes » et « exceptions près » en donnant toujours la possibilité d’une vision alarmiste. Dans ce chapitre, on va parler du voile musulman. Youpi.
L’image couramment associée aux remises en cause de la laïcité demeure « le voile
musulman ». Le philosophe Régis Debray, alors membre de la commission présidée par
Bernard Stasi en 2003, dont les travaux devaient aboutir à la loi du 15 mars 2004 interdisant les signes religieux ostensibles à l’école et mettant fin à quinze années de débats passionnés et d’incertitudes juridiques, avait adressé à la commission un texte dont le titre, « Ce que le voile nous voile », résonne comme une mise en garde toujours d’actualité. Le « voile » demeure un outil de mobilisation symbolique fort, aussi bien pour les associations « anti-islamophobie » qui continuent de porter le fer contre la loi de 2004 que pour les acteurs politiques et médiatiques mettant en garde contre une prétendue « islamisation » ; mais dans les faits, les incidents concernant le port de signes religieux ostensibles se sont raréfiés, aussi bien de la part des élèves
que de la part des agents publics, soumis au principe de neutralité.
S’agissant de l’école, comme le souligne le directeur-adjoint des services de l’Education
nationale du Nord, « le voile ne pose plus les problèmes d’il y a dix ou quinze ans » (DASEN adjoint, 59) même si on observe des pratiques de contournement (port d’un bandana couvrant…). Comme le fait remarquer Jean-Paul Delahaye, inspecteur général honoraire,ancien conseiller « laïcité » du ministre Vincent Peillon, aujourd’hui président du Comité National d’Action Laïque3, « l’habitude de retirer le voile en arrivant au collège ou au lycée aété prise », indication confirmée par tous les responsables locaux de l’Education nationale rencontrés durant l’enquête.
Avec un regard fidèle au droit, le voile ne pose plus problème. Donc quand Caroline Fourest ou Amine El Khatmi expliquent que l’observatoire de la laïcité ne sert à rien. Comment expliquer que le voile ne pose plus problème dans les établissements scolaires ? une réponse ? oui Caroline Fourest et Amine El Khatmi ne peuvent pas blairer Jean Louis Bianco et tous les coups sont permis. Ils n’admettront jamais les progrès sur le terrain.
Anecdote flippante. Quand je lis « quelques situations ont été signalées :assistantes maternelles d’un département exerçant à domicile et portant le voile (et, par ailleurs,refusant dans certains cas de remettre l’enfant au père)
d’où vient cette information inquiétante ? quelles sources ? c’est le genre d’info digne de riposte laïque mouvement ouvertement islamophobe.
Page 9. les prières de rue. Le classique du kit du bon islamophobe. Dans ce chapitre. Rien. Ces prières sont souvent légales. Avec peu d’incidents. Bref les sympathisants les plus extrêmes du printemps républicain et fachosphere vont être déçu.
Les processions, prières et autres célébrations religieuses dans l’espace public relèvent du droit commun de la police municipale, c’est-à-dire qu’elles peuvent se dérouler sur simple déclaration préalable, formalité dont sont dispensés les organisateurs d’événements relevant d’un « usage local » ; elles ne peuvent faire l’objet de restrictions (d’heure ou de trajet…) ou être interdites qu’en cas de risque de trouble à l’ordre public.
Les cas répertoriés, relativement nombreux mais générant peu d’incidents, sauf exception, concernent toutes les religions. Les communautés juives hassidiques organisent des célébrations spectaculaires, rassemblant parfois plus de mille fidèles, à Paris, dans des communes d’Ile de France, à Nice ou à Marseille ; elles ne sont pas toujours déclarées et occasionnent des perturbations de circulation et des nuisances sonores.
Plusieurs mouvements chrétiens organisent des prières collectives, parfois en conclusion d’une mobilisation de nature politique (opposition au Mariage pour tous) ou politico-humanitaire (soutien aux Chrétiens d’Orient).
S’agissant des lieux de culte musulmans, des prières à l’extérieur de la mosquée sont évoqués dans plusieurs départements (Paris, Yvelines, Loire-Atlantique, Bouches-du-Rhône…), le plus souvent en invoquant une place insuffisante à l’intérieur du lieu de culte, ce que les maires ou les services du renseignement territorial infirment parfois, mentionnant une intention de « faire nombre », vis-à-vis des pouvoirs publics mais surtout des fidèles. Quelques désordres sont signalés en raison du stationnement anarchique ou de réactions hostiles des riverains.
page 10. problématiques cultuelles. Abattage rituel…qui fait aussi partie du kit anti-islam avec moultes anecdotes des fachos, Bah là encore aucun problème.
Les services préfectoraux, ceux du renseignement territorial et les services de police et de gendarmerie font très peu état de difficultés liées aux pratiques cultuelles proprement dites. En particulier, le sujet de l’abattage rituel lors des grandes fêtes religieuses, même s’il pose toujours des difficultés logistiques dans les départements où la population musulmane est importante et les capacités des abattoirs limitées, ne cristallise plus autant les mécontentements et les polémiques que par le passé.
déjà 10 pages. premier bilan. ça ne pète pas loin, mieux on réalise que Gilles Clavreul n’a pas beaucoup d’islam à se mettre sous la dent . Surtout des phénomènes rares sur le terrain . En mauvais mentaliste, il devine une dérive des esprits. ça ne pèse pas lourd. Bref, on réalise qu’un travail pédagogique a été fait sur le terrain.
Poursuivons…
page 11. La restauration scolaire.
On assiste toujours à la même technique « c’est rare mais… » voici par exemple la conclusion.
Même si elles sont marginales, ces situations laissent à penser que le droit applicable enmatière de restauration scolaire et hospitalière, qui combine neutralité et respect dans lamesure du possible du choix de l’usager, n’est pas suffisamment connu ou fait l’objet d’interprétations ou d’adaptations en marge du principe de laïcité.
Petite anecdote tout de même, Gilles Clavreul parle de Strasbourg :
A Strasbourg, les cantines de la ville proposent des menus halal et casher, ce à quoi le maire envisage de mettre un terme.
Si une personne pouvait expliquer au préfet la notion de concordat de l’alsace-Moselle. indice : l’explication se trouve page 179 du livre « la laïcité pour les nuls »
page 12. Le chapitre qui tape à fond sur l’islam. A base de documents comme un rapport de l’institut Montaigne (intéressant à lire , cliquez ici pour le télécharger) ou une enquête par deux sociologues du CNRS et Sciences Po sur la radicalisation des jeunes
Exemple de cette dernière enquête :
On notera qu’il s’agit d’une très petite proportion en définitive, l’absolutisme radical est très loin d’être majoritaire chez les musulmans !
Bref aussi bien sur le pdf de l’institut Montaigne que dans l’enquête sur laquelle se fie notre préfet, les propos sont nuancés. Pour Gilles, pas de nuance.
Ce phénomène qui, cela doit être inlassablement rappelé, touche de façon très hétérogène les territoires et ne concerne qu’une partie des habitants de ces territoires, entraîne trois conséquences principales :
– La différenciation et la séparation croissante entre les hommes et les femmes, au
détriment de ces dernières, dès le plus jeune âge ;
– Une détérioration des conditions dans lesquelles se déroulent certaines activités
scolaires, péri-scolaires, culturelles et sportives et le développement d’une offre
éducative alternative ;
– La remise en cause des principes républicains et plus particulièrement de la laïcité,
perçue comme une « arme contre les musulmans »
Je peux témoigner de cette troisième conséquence. Effectivement, certains musulmans peuvent croire que le laïcité est un outil contre leur croyance. Il suffit de lire les différentes interventions des sympathisants du printemps républicain qui ont une véritable obsession sur l’islam et qui utilise la loi de 1905 pour pointer du doigt personnalité ou associations qui n’ont pas la même opinion. A mon humble avis , cette attitude est contre productive voir dangereuse car elle crée des clivages plutôt que des rassemblements.
page 13 et 14. nous abordons La différenciation et la séparation femmes-hommes et filles-garçons avec le témoignage de Nathalie Apperé , socialiste proche de Manuel Valls ( je dis ça, je ne dis rien)
Gilles Clavreul liste les attitudes sexistes avec des exemples. Comme « la séparation physique garçon/fille qui s’opère dès la 6ème et tend également à s’installer au primaire »
d’où vient cet exemple ? Aucune idée. si quelqu’un trouve une source officielle je suis preneur.
page 14. le cadre scolaire. on lit une fois de plus tout et son contraire.
en introduction : « L’impact de l’affirmation identitaire de nature religieuse se fait particulièrement ressentir en matière éducative. »
Puis plus loin : « Dans l’académie (…), les incidents liés au non-respect de la laïcité restent marginaux. »
Toujours ce même procédé. jusqu’à la page 18 il y aura donc des descriptions de comportement douteux. Peut on se fier à ces données ? j’avoue que je l’ignore mais quand je lis » Dans le Nord, les services académiques évoquent la présence de « recruteurs » aux abords des écoles dans le Valenciennois et la région de Maubeuge, qui « conseillent » aux parents de diriger leurs enfants vers l’école coranique »
est ce un fait avéré ? est ce une rumeur ? le terme évoquer ne me rassure pas vraiment.
Page 18 – 20. LES CONTESTATIONS DE LAICITE
En la matière, il convient de bien distinguer deux discours :
– La contestation d’une certaine vision de la laïcité, celle qui est décrite comme
« radicale », « fermée » ou encore « intransigeante ». Avec des inflexions notables d’un
interlocuteur à l’autre, plusieurs responsables religieux de toutes confessions, des élus,
des cadres de l’administration ont développé cette critique, dans les termes et selon les
axes qui ont été développés en introduction, et qui renvoient au débat jamais refermé
entre visions sinon opposées, du moins divergentes, de la portée des principes laïques.
Toutefois, il est à relever que plusieurs responsables régionaux du culte musulman,
notamment à Lyon, Lille, Bar-le-Duc et Marseille, ont fortement insisté sur leur
adhésion et leur attachement à la laïcité. Une laïcité qualifiée par plusieurs d’entre eux
de « chance pour les musulmans » ;
– La réprobation de la laïcité en elle-même, de son principe et de ses effets juridiques.
Même si les deux formes de discours peuvent tangenter ou si l’un peut s’autoriser de l’autre pour se légitimer, c’est surtout de contestation ouverte de la laïcité en tant que telle qu’il est question ici. Et plus particulièrement de la remise en cause de la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles à l’école.
Il est vrai que les débats autour de cette loi ont été passionnés, mais force est de constater que, 14 ans après, la loi est appliquée plutôt que comprise ; elle est respectée mais suscite une réprobation sourde qui est loin de se cantonner aux élèves désireux(se)s d’arborer un tel signe.
donc dès l’introduction, on lit que la loi est bien appliquée mais une fois de plus , le préfet va orienter le débat vers une autre direction.
Après des exemples qui permettent toujours une double lecture se sent obligé de tempérer :
Sauf pour un très petit nombre d’individus aux convictions très rigides, tous les intervenants s’accordent à dire que ce premier ressenti, négatif, peut être surmonté au prix d’un effort de pédagogie sur ce que la laïcité impose vraiment, et sur les libertés qu’elle garantit.
Voilà mon debrief de cette première partie. Il reste 20 pages mais elles concernent surtout les actions à mener pour promouvoir la laïcité tout en taclant le travail de terrain de l’observatoire de la laïcité . Et je n’ai pas les connaissances suffisantes pour pouvoir juger. Le mieux est de regarder cette vidéo avec Nicolas Cadène rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité .
Pour moi, à quoi sert ce rapport et quel est son intérêt ?
Vous vous doutez bien que mon avis sera tranchant. Ce rapport ne sert à rien. Je ne le trouve pas alarmiste car on réalise qu’il y a eu de nombreux progrès sur les principes de la laïcité. Mais , avec des exemples bien précis qui permettent une double lecture, ce texte veut faire peur, et remplacer le rapport Obin pour devenir la nouvelle référence à la fois du printemps républicain mais aussi de la fachosphère. Le rapport a d’ailleurs été très bien accueilli par le FN.
Autre objectif : participer à cette petite lutte intestine entre d’un côté la laïcité clairement définie par le droit et de l’autre une laïcité qui remet en cause la liberté de conscience.
En fait celui qui résume le mieux Gilles Clavreul est le politologue Patrick Weil dans un numéro de Marianne. Voici ce qu’il dit…
« Monsieur Clavreul est un défaitiste. Il prétend que la laïcité ne peut faire face aux pressions qui s’exercent sur la liberté de conscience. C’est faux. La loi de 1905 a prévu des peines de prison pour toute personne qui forcerait quelqu’un à exercer un culte ou voudrait l’en empêcher. Mais Monsieur Clavreul ne connait pas cette disposition de la loi de 1905. pas plus que les ministres qu’il a servi. ils n’ont donc jamais songé à la faire appliqué. tant qu’il y aura une méconnaissance par le plus grand nombre et par monsieur Clavreul lui-même du droit de la laïcité, ces formations n’auront aucun intérêt «
C’est une conclusion parfaite.
Pour vous faire votre propre idée et pourquoi pas argumenter et débattre. Je vous colle le documents ci dessous.