Bobig goes to la FIAC

Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas traîné mes guêtres dans les couloirs de la FIAC.  Pour ceux qui l’ignorent, il s’agit de la foire internationale de l’art contemporain qui se déroule chaque mois d’Octobre à Paris.

Pendant plusieurs jours, cette exposition artistique et commerciale devient le lieu de rencontre internationale entre galeristes, collectionneurs, conservateurs, directeurs de musées et personnalités du monde de l’art contemporain international. (source wikipedia)

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Malgré le temps pluvieux décourageant, je me booste pour prendre le RER-métro. Dés l’entrée, je commence à ressentir un vague chagrin. 35 euros pour accéder aux dernières tendances de l’art contemporain. l’équivalent de trois séances de cinéma ou d’un bon jeu d’occasion sur console. J’espère que le spectacle de l’art vaut ce prix.

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Les vigiles fouillent mon sac. Je pénètre dans le grand palais. L’endroit est impressionnant, c’est un joli écrin pour les œuvres exposées. Je me balade dans les différents stands. Mon regard est surtout happé par les travaux minimaux avec peu de fioritures. mon goût personnel. Très vite, je me rends compte qu’il s’agit de marché de l’art. Les personnes discutant avec les galeristes sont habillés avec de grandes marques. Bref, plutôt que l’art contemporain c’est la foire à la défiscalisation.
Contrairement à mes précédentes visites, je n’ai pas eu le syndrome de l’éponge. Je m’explique. Avant quand je me baladais dans un tel lieu, je revenais chez moi avec l’envie de faire comme les autres. J’étais l’artiste le plus influençable de la planète. j’absorbais toutes les tendances et je recrachais un vague gloubi-boulga. Le contraire s’est produit cette année. Je vis tellement avec mes artisteries que j’avoue avoir du mal à me laisser envahir par celles des autres artistes. tant mieux.

Anecdote : Une œuvre composée de coquilles d’oeuf vides par un(e) artiste dont je n’ai pas retenu le nom. Un visiteur écrase malencontreusement plusieurs coquilles. Quelques minutes se passent et une femmme apporte les oeufs de remplacement délicatement protégés dans du papier bulle. cela donnait l’impression qu’elle manipulait une relique précieuse. L’aspect sacré du marche de l’art m’a sauté aux yeux. C’est une véritable religion.
Cela m’a confirmé dans mon attitude. Je n’aurai jamais pu être un artiste « professionnel ». Tenir le coup dans une telle atmosphère avec un tel manque d’humour m’est impossible.

Peintures, sculptures, vidéos…j’ai longtemps fureté dans les différentes galeries présentes. Il manquait un truc. Du cul ! A part les George Bush de Paul Mc carthy se tapant un cochon, la foire manquait cruellement de sexe ! Étrange époque qui ne provoque qu’avec du ready-made essouflé.

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2 heures de visite. Il est temps de rentrer. Je me dirige vers la sortie. Les vigiles me stoppent dans mon élan. « Bonjour ouvrez votre sac s’il vous plait ! »

– ha bon on fouille aussi les sacs à la sortie ?
– oui c’est comme ça monsieur…on peut voler des choses à l’intérieur.

J’ai la confirmation que ce n’est pas la foire mais le supermarché international de l’art contemporain. Tant pis.

L’expo Edward Hopper

Décision est prise de renifler l’art autour de moi. Madame Bobig a eu la fameuse idée de réserver les billets pour l’exposition d’Edward hoppper au grand palais.
Je pars avec un à priori énorme. Pour moi, c’est un illustrateur des éditions 10/18. Vous voyez le niveau !

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Direction le Grand palais. Trois grandes files d’attente. Nous avons rendez vous avec Edward à 15h. Le temps de percuter sur l’organisation et d’interroger les gardiens (mais où est la bonne file bordel de merde…), il est presque l’heure de rentrer. Nous sommes Lundi et la moyenne d’age est de 75 ans. Cette dernière information est importante pour la suite de la visite.

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Dés le premier couloir, on a des difficultés pour voir les textes de présentation. Une foule compacte squatte la première salle. Je bougonne et j’ai la triste sensation d’être dans le métro République à l’heure de pointe. Décevant. Pire, les petits vieux ont du mal à contenir leurs flatulences. A la promiscuité, se rajoute l’odeur. Que de bonheur !

Parlons un peu des peintures d’Edward Hopper. Je ne suis pas critique d’art et mon avis est totalement subjectif. L’aspect illustration se confirme. j’ai l’impression de regarder des peintures passées au filtre instagram (1). Cela rend l’ensemble des toiles agréables à l’œil. Le peintre force sur les contrastes. le coté glacial renforce l’aspect décoratif. Chacun veut une reproduction pour l’accrocher dans son salon ou dans sa cuisine. un avant goût de soupe Campbell.

Cette exposition m’a surtout permis de faire la connaissance d’un peintre dont j’apprécie mieux le coup de pinceau : George Bellows.

morning-sun-©-Hopper-le-bonbon

Je n’ai craqué que sur cette toile. enfin la partie gauche. Avec un cutter je découpe la lumière de la fenêtre sur le mur et je m’en fais une jolie artisterie.

Au final, belle exposition. mais il faut accélérer le pas dans les premières salles sombres et encombrées pour apprécier ensuite les œuvres plus lumineuses.

Sur la vidéo ci dessus, le discours chauvin sur l’influence française est un peu casse-coucougnette. Après Hopper, je vais tenter de visiter la FIAC. C’est parti mon kiki.

(1) : il est aisé de critiquer l’aspect instagram alors que j’utilise le même type de filtres pour certaines artisteries. je vous réponds calmement que je fais ce que je veux.