Je ne vais pas vous faire un gros chapitre sur les incompétences des pouvoirs publics. Je veux juste conter rapidement mon petit trajet Vincennes – Le Raincy. 3H15 dans l’enfer de la glace.
8 décembre 2011. Tout commence vers midi, j’observais les premiers flocons à travers la fenêtre de la crêperie rue des laitières. Je ne pensais pas que le manteau blanc recouvrant les toits et les routes résisterai jusqu’au soir. Quel naïf je fus.
15h45 – j’organise mon voyage en proposant le covoiturage. Nous sommes quatre. Un homme pour trois femmes. J’ai évidemment eu des arrières pensées malsaines en imaginant une panne de voiture au milieu de nulle part.
J’ai vite changé d’avis. Au bout de 500 mètres, roulant à 10 km/h, je passe devant une intervention des pompiers secourant une personne âgée frigorifié ayant tenté une glissade sur trois mètres. pauvre inconsciente.
Le trajet promettait d’être long car à chaque carrefour, il y avait le même scénario. Des automobilistes trop pressés (et un peu cons sur les bords) s’empressaient de traverser s’imaginant aller plus vite et finalement bloquaient le circulation. Conséquences : des heures perdues a essayer de faire des gestes pour raisonner, puis, les nerfs à vif, des gestes pour évoquer un vague toucher rectal…
Au bout de deux heures de route, mon projet pervers avec mes collègues était un lointain souvenir. Les doigts crispés sur le volant, avant bras tendus, je me concentrais pour éviter le scooter cascadeur qui se gamelait lourdement dans les flocons ou le camion qui glissait dangereusement vers mes pare-chocs.
Certaines scènes me faisaient vaguement croire en l’humanité, ici ou là, chacun s’entraidait, puis tout s’écroulait quand je voyais des crétinus n’hésitant pas à dépasser une voiture en difficulté, ignorant que leurs manœuvres handicapaient les autres…
La palme d’or revient à une automobiliste profitant de chaque ralentissement pour faire ses courses…une fois à la boulangerie, quelques minutes plus tard pour chercher des clopes. J’avoue m’être pincé plusieurs fois.
J’ai réussi à déposer mes collègues près de leurs domiciles. Je n’avais eu aucune glissade ni mauvaise manœuvre durant les 3 h 15 du trajet. C’était sans compter sur le trottoir du domicile. 75 malheureux centimètres que je n’ai pas réussi à franchir. Impossible. Je forçais comme un fou sur les pédales, Les pneus dégageaient une vague odeur de plastique brulé. Heureusement, ma charmante voisine et un passant ont poussé mon tacot pour franchir la misérable bosse. mon périple finit donc sur une petite note de solidarité
La météo semble annoncer de nouvelles chutes de neige en fin de semaine. Ne comptez pas sur moi pour faire du covoiturage, je prendrai les réseaux ferrés.