Zemmour & Naulleau

Proposer des émissions culturelles à la télévision qui fassent affoler l’audimat n’est pas chose facile, les producteurs ont donc inventer le concept de la critique-poubelle ou trash-critique. Deux professionnels œuvrent dans cette catégorie : Eric Zemmour et Eric Naulleau.

Le principe est simple : l’invité vient faire la promotion de son œuvre dans une émission. Cela peut aller du chanteur engagé, un journaliste militant, l’humoriste. Le panel est large, censé représenter la vie intellectuelle en France.

L’invité est placé sur un fauteuil devant un jury, nos deux compères. Le Spectacle commence. Ce n’est plus de la critique mais de l’acharnement. Ils écoutent leurs bons mots, leurs réparties faciles. Quand l’artiste se révolte, Eric Naulleau balance sa petite phrase :

les écrivains d’aujourd’hui sont tellement habitués à la promotion qu’ils ne supportent plus la moindre critique.

Il n’a pas tort mais tout est une question de style. Leurs remarques sur le travail de l’invité sont cruelles. Le but n’est pas de critiquer mais de blesser. Laurent Ruquier, présentateur principal, a le rôle de la bonne morale. Il essaie de tempérer le débat pour qu’il ne ressemble pas à une exécution publique. C’est à vomir.

Mais le pire dans cette émission concerne l’invité. Cette connivence avec leurs bourreaux m’attriste. Car c’est une évidence. S’asseoir sur se siège et subir un flots de diatribes est positif pour leurs ventes. Peu importe qu’ils soient humiliés, les droits d’auteur tomberont dans l’escarcelle. La boucle est bouclée.

Parfois, je m’imagine subissant les analyses de Naulleau et Zemmour. Je sais parfaitement l’argument que je leur opposerai : Le silence.

Le silence est le plus grand des mépris

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