Médaille d’argent

L’horreur. quand je suis rentré dans le secrétariat pour inspecter ma corbeille de courriers arrivés, je ne m’attendais pas à plonger dans les profondeurs d’une terrible dépression.  Je m’explique. A la page deux du magazine de l’entreprise, un magnifique article sur les médaillés du travail. Je pouffe, je me moque des participants avec leurs médailles piquées à leurs vestes. J’ai la soudaine impression que Brejnev va débarquer pour faire la photographie de groupe.

Merde Brejnev !! Il est mort en 1982…les jeunes ne connaissent même pas ce nom. je fais de l’humour de vieux…je…putain…en fixant à nouveau les images des médaillés, ma silhouette apparait furtivement entre les convives. L’année prochaine, je pourrai porter la médaille d’argent. 20 ans de travail dans la même entreprise ???!!!! ça fait mal.
Je vous laisse, je vais avaler une vingtaine de cachets de Prozac.

La mort vous va si bien

Hier, à la machine à café, entre la discussion sur la météorologie et celle des flux migratoires des chauves souris en Europe de l’Ouest, j’ai abordé le thème de la mort avec mes collègues de bureau. plus précisément, la préparation des corps avant l’enterrement.

Il faut dire que j’ai une certaine expérience en la matière. En très peu de temps, j’ai assisté aux funérailles de mes grands mères. Enterrer un proche n’est pas une chose aisée et parfois des éléments extérieurs viennent perturber votre comportement. Je vais d’abord décrire la préparation du corps, plus particulièrement du visage de ma grand mère paternel.

Avant de fermer le cercueil, la famille pouvait se recueillir devant la défunte et lui rendre un dernier hommage. Je m’approche d’un pas lent, la mine tendue par l’émotion. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit un corps inanimé. Je lève le regard vers le corps et là…je vois un mafiosi avec les cheveux gominés en arrière. What the fuck !! ma grand mère avait une chevelure bouclée et je la retrouve avec ce visage. Ma réaction ne s’est pas fait attendre. J’ai eu eu crise de fou rire que j’ai réussi à étouffer pour ne pas choquer ma famille. Comme dernier hommage, on ne pouvait pas faire pire.
J’ai vite imaginé la bonne ambiance des entrepreneurs de pompes funèbres préparant le corps de ma mère-grand : « Ok les gars on lui fait quelle gueule celle là ? ouais Roger tu as raison on va la faire en Al Pacino dans le parrain…trop bon mouhahahahaha »

Après cette mauvaise expérience, j’ai assisté à l’enterrement de mon autre grand mère avec beaucoup d’appréhension. Même scène, je m’approche..et là je découvre Mamie dans un profond sommeil. Il ne lui manque que le ronflement. J’avais affaire au Michel-Ange de la brosse à maquillage, au Léonard de Vinci du fond de teint.
Inspiré par ces deux expériences, j’ai pris une décision concernant ma propre mort. Inutile de défiler devant mon cercueil pour vous foutre de ma tronche une dernière fois. Ma dernière volonté : fermer le couvercle le plus rapidement possible ou alors quitte à faire rire, me mettre un masque de Mickey.

Radioactivité mon amie

Hier, dés le début de journée, j’avais la méga patate. Plaisir de retrouver mes collègues de bureau alors que d’habitude je viens à reculons. Nul besoin de café pour me maintenir réveillé, une énergie débordante.

Tout le long de la journée, j’ai achevé mes dossiers qui trainaient depuis des mois sur mon bureau, rangé mes tiroirs. j’ai commencé à me poser des questions quand j’ai réalisé que j’appréciais mon directeur. Malgré son mépris pour le personnel, je trouvais qu’il dégageait un certain charme. Mieux, j’étais d’accord avec lui pour la suppression massive de personnel. Cela a vite posé un problème. Après quelques minutes de réflexion, Je pense avoir trouvé la raison de ce changement de personnalité. Le nuage d’air contaminé venue de la centrale de Fukushima a atteint la France hier, mercredi 23 mars. je pense qu’il y a des conséquences avec ce petit nuage ou alors je suis devenu totalement crétin.

Tchernobyl, mon amour

Les différents incidents nucléaires au Japon démontrent une fois de plus l’opacité des responsables de l’énergie nucléaire. Ce n’est pas une chose nouvelle.
1986. Année de mes 18 ans. Le 26 avril, on découvre avec effroi la catastrophe de Tchernobyl provoquée par la fusion d’un réacteur. Le nuage radioactif de Tchernobyl arrive en Europe mais, d’après les spécialistes français, semble éviter la France. On est rassuré…

Un soir, devant le journal télévisé alors que le Pr Pellerin prétend qu’ « aucune élévation significative de la radioactivité n’a été constatée », je perçois un petit rictus sarcastique sur le visage de mon père. A l’époque, il exerçait la profession de chimiste. Il m’a expliqué la raison de sa réaction.
Dans son laboratoire, de nombreux instruments de mesure l’aidaient dans son travail. Ce matin là, par curiosité, il avait vérifié le taux de radioactivité extérieur. Constat : un bond énorme depuis la catastrophe. Le nuage était bien passé au dessus de la France.
C’est la première fois que je constatais un joli mensonge d’état aussi flagrant. Il y en aura bien d’autres.

Tiny wings

Au premier abord, le principe du jeu est simple : on incarne un petit oiseau qui veut voler le plus loin possible. petit problème : il a de trop petites ailes. il faut donc l’aider en appuyant sur l’écran, il plonge vers le sol et en relâchant le doigt de l’écran, il bat des ailes pour reprendre son envol. Il faut donc arriver à lui faire les plus belles courbes possibles et aller d’ile en ile avant que le soleil se couche.

Alors avec cette description, on se dit « putain c’est easy » sauf que…premier essai, je patauge dans la choucroute, mon oisillon s’écrase comme une bouse sur le sol et se fait rattraper par le soleil. Échec total. Nouvelles parties, je commence à sérieusement douter de mon achat. merde 0,79 euros pour rien.
La coup fatal est venu par miss Bobig – 12 ans – qui a pris le jeu en main en dix secondes et à déchirer le score du premier coup. Le jeune geek qui est en moi a laissé place à un vieux crouton qui mets trois heures à percuter sur la stratégie d’un jeu simplissime. Je vous laisse, je vais me donner la mort.

La misère et la haine

Le portrait du Christine Tasin dans « Libération » est la caricature d’une caricature. Cette ancienne enseignante tient un blog où elle vomit sa haine de l’Islam. Son parcours n’est pas original. Elle est passée d rouge au brun en quelques années.

124

En lisant ses articles, on découvre vite que Christine est obsédée par l’Islam.jusqu’à l’overdose. En résumé, tous les problèmes du monde sont les conséquences de l’Islam. Tout. La délinquance, les problèmes scolaires, le réchauffement de la planète….elle m’a rappelé un garçon de 18 ans que j’ai fréquenté à l’armée. Flash-Back.

On l’appellera Michel. Un mec du nord qui s’est pris de sympathie pour moi. Aux détours de nos conversations, je découvre très vite que Michel est un skinhead d’extrême droite (je préfére dire un bonehead, car les skinheads n’ont rien à voir avec le nazisme. fin de la parenthése ). J’ai voulu en connaitre plus sur lui, je ne l’ai pas rejeté en bloc, voulant découvrir son parcours. L’expérience n’a pas été de tout repos.
Il était originaire d’un petit village sans aucune population issue de l’immigration. Par ennui, avec ces copains, ils descendent vers la grande ville pour « casser du bougnoule ». Juste le plaisir de taper sur des gens. Il m’a raconté ses expéditions avec moults détails. pas facile à écouter. Entre deux envies de vomir, je lui posais des questions. j’ai très vite réaliser qu’il avait la conscience politique d’un huitre. Avec ses copains, il se sentait fort. il arrivait à lutter contre la misère et l’ennui qui l’entourait. Les responsables de cette misère : les arabes. Tous sont coupables. Aucune réflexion individuelle. Michel réfléchissait avec son groupe de potes racistes. Il était bien dans son cocon de haine. C’est la première fois que j’ai été confronté à de la haine pure. La vie était simple. Il y a des gentils et des méchants.

Quand je lis le parcours de Christine Tasin, j’ai donc très vite pensé à Michel le bonehead. Elle est passée du rouge au brun en cherchant un groupe d’amis avec la même haine de l’Islam. Objectif : ne pas réfléchir, le monde est noir et blanc. il est plus facile d’haïr pour oublier la misère et l’ennui.

Je suis un marginal

J’ai lu avec intérêt l’article d’Autheuil sur la marginalisation des blogueurs. Plusieurs de ses remarques m’ont interpellé et je vais essayer modestement de donner mon opinion sur ce sujet.

Il faut arrêter de voir le web par le prisme des blogueurs, ce temps est révolu

Je pense que ce temps a existé uniquement dans l’esprit des blogueurs. Les notions de blogosphére , de blogueurs influents sont issus d’un petit cercle fermé de communicants qui a ensuite passé le plat déjà refroidi aux médias.
Sur internet, comme dans une cour de récréation, les modes se suivent et se ressemblent. Les systèmes de blogging a facilité la mise en ligne de contenus sans connaissances techniques. Peu de différences avec les vieux sites en gifs animés et tableaux de mise en page. Le reste est une question de goûts et de couleurs. les passionnés de scrapbooking seront rarement les mêmes lecteurs du blog d’Autheuil et réciproquement.
Avec les réseaux sociaux, une nouvelle étape est franchie. Aucun besoin de chercher un hébergement de blog ou de trafiquer un template. tout est uniformisé. seul le contenu (souvent aussi pauvre que les blogs) peut varier.

le web, c’est maintenant une affaire de professionnel, tant pour le commerce que pour la diffusion des idées

J’ai un peu de mal avec cette affirmation. Cet article ne parle que d’un petit microcosme. L’auteur parle des blogs avec contenus politiques mais cette vision me semble un tantinet élitiste. Les blogs ou les réseau sociaux ne sont qu’une petite partie d’internet. Le réseau est construit par le mail, les newsgroups, les forums…etc. Les choses les plus intéressantes se situent souvent sur la face cachée du iceberg. Visitez un forum est parfois plus instructif que de consulter un blog mais cela demande plus d’efforts et de vigilance.

213

Le « blogueur » est lu et vu s’il est repris par les sites de presse ou retwetté par un « forçat influent ».

Où est le problème ? L’objectif d’un blog n’est pas la course à l’audience à tout prix mais de s’exprimer et de partager. Si on ouvre un blog pour avoir de la reconnaissance, on se fourre le doigt dans l’œil.

214

plutôt que d’ouvrir un blog, devenez chroniqueur chez un pure-playeur. C’est ce que fait par exemple Jean-François Copé, en publiant régulièrement sur Slate. Moins contraignant et beaucoup plus efficace que de tenir un blog.

Oui, mais il faut être d’abord reconnu et à mon humble avis, participer à un pure-player c’est renoncer à l’indépendance que permet le blogging. En discutant autour de moi, les pure-players, blogs et autres ont autant d’impact qu’un pet dans l’eau. Pour les pure-players, l’efficacité est à revoir car je vois peu de différence avec un quotidien en ligne. Sans doute, un autre phénomène de mode pour attirer moults annonceurs.

Il ne faut pas oublier que pour une grande majorité des gens, le web concerne rarement les échanges d’idées. On y vient pour consulter les résultats du loto, la météo du lendemain et chatter avec ses petits enfants via messagerie instantanée. c’est d’ailleurs pour cela que facebook a eu autant de succès, il a concentré toutes ces conneries en une seule interface.
Quand les médias nous présentent la Tunisie, ou l’Égypte comme une révolution avec les réseaux sociaux, c’est un énorme foutage de gueule. Comme pour les blogs, on a repassé le plat froid aux médias (je vous conseille cet article concernant la pseudo révolution twitter ou autres.)

Hier soir, Eric Besson invitait un panel de blogueurs à venir diner au ministère. Comme toujours, beaucoup de réactions hystériques, pour un évènement qui finalement, n’apporte rien.

C’est le seul point de l’article avec le quel je suis d’accord.

Pour le reste, la marginalisation des blogueurs me convient parfaitement. J’ai effacé un nombre incalculable de blogs depuis Mai 2000. Souvent par lassitude, mais aussi en voyant les dérives avec l’apparition des loic le meur, Emery Doligé et autres. Depuis plus d’un an maintenant, je n’efface plus rien. Je suis marginal avec une audience minimale. ça me convient parfaitement.

Jeunes socialiste ( et cons)

On pouvait se dire naïvement que la bêtise était le monopole de la droite avec ses saillies populistes mais les jeunes socialistes ont réussi à atteindre le point Godwin avec une telle rapidité. On est dans le sommet. Bravo ! Ça permet de donner une posture de victime à l’UMP et en plus cela confirme l’expression : La terre est ronde et pourtant il y a des cons dans tous les coins. Je vous laisse observer. Position de la main, tout y est pour comparer Nicolas Sarkozy à Hitler.

212

J’avais trop d’espoir. Il faut dire que l’UMP avait placé la barre très haute en nommant Benjamin Lancar Président des jeunes populaires. J’avais posté quelques articles sur lui mais j’ai rapidement abandonné. Il a le talent de sortir des conneries à la mitraillette. Difficile à suivre et démoralisant. Avec la dernière affiche des jeunesses socialistes, je n’ai pas été surpris. juste déçu que cela arrive si vite dans l’autre camp.
Cela n’est pas si grave mais la réaction de Jean François Copé qui manipule cette affiche de mauvais goût en apostrophant les dirigeants socialistes augure une campagne présidentielle nauséabonde.

Pour l’anecdote, au lieu de faire des fixettes sur des misérables affiches, je conseillerai à l’UMP de faire des petites requêtes internet sur leur patron. A croire que c’est toujours les cons qui l’emportent. Question de surnombre.

Pourquoi je n’irai pas chez Eric Besson

C’est la même raison que l’année dernière pour mon invit’ à l’Élysée : Je n’irai pas chez Éric Besson car je ne suis pas invité. Que peut on attendre d’un repas avec ce gouvernement qui pond Hadopi, Loppsi et autres gourmandises les plus répressives au monde.

Blogueurs, twitteurs et autres utilisateurs reconnus vont donc discuter avec Eric Besson, ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique. Vous avez bien lu le dernier mot. Économie numérique, bref rien à voir avec internet…seulement une toute petite facette du réseau. La plus apparente hélas et la plus puante. Celle qui plait le mieux pour se faire des brouzoufs…

Flash-back – Mai 2000 – via une liste de diffusion, je découvre la notion de weblog et l’utilisation de blogger. Création de mon premier blog, c’est enthousiasmant. Plus besoin de mettre les mains dans le cambouis de code html et du FTP, le site se monte tout seul (enfin presque) . j’ai l’impression folle d’être un explorateur… Je publie articles et artisteries… On réagit à l’actualité, à notre quotidien…les blogs se croisent et se décroisent..les commentaires fusent. Du plaisir mais aussi du stress avec des polémiques et des réponses assassines. On en parle pas d’argent mais d’échanges d’idées, d’opinions, de liens…etc…on est très loin de…2011…

Retour au présent. Eric Besson, ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique. Vous avez bien lu le dernier mot. Économie numérique, bref rien à voir avec internet…